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Dans la vie, y’a pas d’grands y’a pas d’petits.

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Ty Hamilton
Ty Hamilton
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MessageSujet: Dans la vie, y’a pas d’grands y’a pas d’petits. Dans la vie, y’a pas d’grands y’a pas d’petits. EmptyVen 5 Juil - 15:30



❝ Mon père il disait : Dans la vie,
y’a pas d’grands y’a pas d’petits. La bonne
longueur pour les jambes, c’est quand
les pieds touchent bien par terre.❞


Un drôle de bruit m’accueille alors que je tourne la clef dans le contact. Je fronce les sourcils « Merde », j’appuis sur l’accélérateur, tourne à nouveau la clef, je donne quelques coups saccadés et le moteur finis par vrombir un brin normalement. Du haut de son balcon, l’vieux Gabriel m’observe, sa casquette abaissée de manière à cacher son regard. Il est trop loin pour que je ne puisse l’apercevoir, mais je devine son petit rictus amusé, à peine perceptible, à la commissure de ses lèvres. Son vieux camion est un aussi grand mystère que lui, il parait beaucoup plus vieux qu’il ne l’est réellement. Je fais tourner le moulinet servant à abaisser la fenêtre de mon côté, puis envoie la main à l’homme à la peau d’ébène. J’enclenche la marche avant et descends la rue à moins de 20 kilomètres heures. Comme la plupart des ruelles du quartier, les nids de poules étaient abondants et la qualité de l’asphalte moyenne. Sur le trottoir à ma gauche s’étaient installés quelques vieillards sur des chaises de plastiques qui furent probablement blanches à une époque. Un jeu de carte et de vieux souvenirs en mains, ils rient, argumentent. J’immobilise le véhicule à une intersection et laisse passer trois gamins, un petit gars tape sur son ballon de basket d’un orangé décoloré alors que deux petites filles coiffés de trois nattes d’un noir corbeau sautillent côte à côte. Je tends la main vers le vieux radio et trouve la station locale, bientôt des airs de vieux Jazz emplissent l’habitacle. Dans l’coin, je suis la minorité, lorsque je marche dans la rue, les mains fourrées dans les poches de mon jeans troués, on me regarde étrangement, comme si j’étais le dernier criminel de l’heure.  Quelque part, je ne pouvais leur en vouloir de se méfier, je me méfierais aussi si j’étais eux.

Bientôt, les ruelles sinueuses et étroites de Tremé laissent place à un peu plus de verdure, l’architecture des immeubles se veut plus recherchée : je pénètre dans le coin le plus touristique de la Nouvelles-Orléans, le vieux carré français.  Je finis par me garer un peu de travers entre deux vieilles Honda Civic, l’une d’un rouge éclatant, l’autre d’un bleu délavé. Ainsi, je coupe le moteur, saute sur le sol, claque la portière en faisant tourner les clés entre mes doigts. Je contourne le véhicule, lève les yeux afin d’apercevoir la devanture de The Blue Note. Aujourd’hui était jour de paye. Je pousse la porte de verre et me retrouve dans un endroit vide, les chaises avaient été relevées afin de laver le sol, quelques caisses de bières de rhum avaient été empilées non loi du bar, on s’apprêtait surement à les décharger. Je jette un œil à la petite scène du fond où je jouais tous les soirs depuis un bref moment. « Boss? » Tout en me dirigeant vers l’arrière je réitère mon cri interrogatif « James? » Un bruit de verre brisé me parviens, et je passe la tête dans le placard à balaie servant du bureau au propriétaire et je  trouve le grand homme blond un balaie à la main perché sur la chaise en bois derrière son bureau. « What…the…Fuck? » L’homme d’une quarantaine d’années arque un sourcil dans ma direction avant de m’accueillir avec un franc sourire « TY te voilà, je t’attendais » Je fronce les sourcils: bah oui c't'évident. Il semble évaluer les risques qui l’attendent s’il descend de sa chaise, et il parait que l’apocalypse n’est pas à la porte, puis qu’il finit par quitter son perchoir et dépose son balaie dans un coin. « Les rats, sales bestioles…Elles sont invasives à ce temps de l’année, allez viens entre…J’ai ton..quelque part, juste ici… » Je fais un pas dans la pièce, fixant mes pieds et les alentours avec attention « Des rats? ... » Je l'avais presque chuchoté. Mon patron hoche la tête de haut en bas avant de sortir un petit papier rectangulaire d’un amas de feuilles « HA voila, ton chèque » Je m’empare du papier tendu, le fourre dans ma poche arrière en jetant alternativement quelques regards curieux à James et au balaie « On fait avec les moyens petit…Tu avais besoin de quelque chose… » Je secoue la tête de gauche à droite « Non…Non..merci » Il sourit, cet homme est décidément très souriant, j'me demande comment il fait. « C’est bon, on se voit demain soir donc… » « À demain… »

Une fois dans la rue, je tire sur mon t-shirt, accablé par la chaleur humide des lieux. Las, je me dirige vers le vieux pick-up blanc et rouge du vieux Gabriel lorsqu’une tignasse brun foncé, presque noire, attire mon attention de l’autre côté de la rue. Assise sur le bout du trottoir, la gosse rencontrée quelques semaines plus tôt lève les yeux et croise mon regard. Inerte au centre de la rue, je souris, du moins j’essais, on m’avait souvent reproché mon manque d’empathie. Je lève la main dans sa direction, hésite à entrer tout de suite dans mon véhicule, puis change d’idée. Je jette un coup d’œil à gauche puis à droite, et traverse l’artère afin de la rejoindre « Hey, Ana’ qu’est-ce que tu fous là? » Je me laisse tomber à ses côté contre le béton en m’éventant avec ma main .
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MessageSujet: Re: Dans la vie, y’a pas d’grands y’a pas d’petits. Dans la vie, y’a pas d’grands y’a pas d’petits. EmptySam 6 Juil - 14:32

Anaëlle s'était, comme souvent, couchée à une heure assez indue la veille, la poussant à dormir assez peu, devant se lever tôt le lendemain. Elle aurait pu faire l'effort d'aller dormir plus tôt, voyez-vous, mais le problème ce n'était pas son envie et son besoin de dormir, c'était son incapacité à trouver le sommeil. Car malgré toute la fatigue qu'elle pouvait éprouver, les choses n'étaient pa si simple. Elles ne l'étaient jamais. Mais s’appesantir sur les raisons pouvant la pousser à dormir si peu n'étaient pas vraiment notre préoccupation, puisque comme dit, elle avait dû se lever le lendemain. Et ce n'était pas juste pour le plaisir de profiter de sa journée, puisque ça, elle le faisait très bien sans avoir à être debout aux aurores.
Ainsi elle s'était levée, préparée, et elle avait quitté l'immense demeure des Prescott pour rejoindre le quartier français. L'avantage de vivre du côté des Irlandais, c'était que la majorité de la population était blanche, là où la moitié de la population locale, voire un peu plus, était noire, et ainsi, elle n'avait pas à subir les regards un peu méfiants de ses congénères humains, aussi justifiés soient-ils. Et il faut bien avouer une chose, pour Anaëlle qui avait passé toute sa vie en Ecosse, se retrouver à la Nouvelle Orléans l'avait complètement déboussolée. L'univers était tellement différent ici qu'elle s'était retrouvée sans point de comparaison, sans raison même de faire des parallèles avec le lieu où elle vivait auparavant car les choses ne pouvaient simplement pas être mises sous la même lumière. Alors dans les premiers temps elle avait eu du mal à s'adapter, et puis elle s'était habituée petit à petit, même si jamais elle ne pourrait se considérer comme un membre à part entière de la Nouvelle Orléans puisqu'elle ne pensait pas rester.
Mais qu'importe. Arrivée au quartier français, elle avait rejoint une amie qui lui avait demandé de l'aide pour l'organisation du Bastille Day Celebration, puisqu'elle appartenait au comité d'organisation et que des préparatifs restaient encore à faire.

La jeune femme avait volontiers accepté, n'ayant pas grand chose d'autre à faire de son temps libre actuellement (il fallait bien qu'elle repose son cerveau entre deux inventions de génie), et que sortir ne lui ferait pas de mal. Depuis quelques jours, elle se sentait trop à l'étroit chez elle, pas forcément toujours à l'aise, comme si quelque chose la dérangeait. Elle n'arrivait pas à mettre le doigt dessus, mais elle le sentait. Alors elle trouvait tous les prétextes possibles pour rester loin de chez elle quand elle en sentait la nécessité.
Aussi, l'aide qu'elle apporte reste minime. C'est principalement sur l'organisation des choses qu'elle aide, incapable de vraiment faire quoi que ce soit pour tout ce qui est manuel. C'est qu'elle a deux mains gauches Anaëlle quand il faut s'en servir. Ou plutôt deux mains droites, dans la mesure où elle est gauchère. L'un dans l'autre, elle se rend utile à sa manière, et ça marche plutôt bien. Finalement, elle décide de prendre une pause une fois ses tâches finies, se disant qu'elle irait aider les autres après, et qu'aller faire un tour dans les environs ne serait pas une mauvaise idée, histoire de voir comment le quartier se prépare pour l'événement. C'est que ça allait quand même durer deux jours, trois si on comptait le lancement le vendredi.
Et finalement, à force d'errer, elle finit par s'arrêter devant un bar qu'elle commence un peu à connaître, puisqu'elle y est déjà allée deux ou trois fois en deux semaines. Ce qui pour une lycéenne sans moyen de transport autre que son frère et ceux communs est plutôt pas mal, il faut le dire. Ce n'est pas toujours facile de circuler d'un quartier à un autre.

Alors elle se pose sur le trottoir un instant, grinçant des dents en sentant que le sol était brûlant, choisissant de se déplacer en faisant bien attention de se mettre à l'ombre cette fois. Pas loin était en train de s'installer une scène temporaire, où se produiraient des musiciens. Si elle ne se trompait pas, durant l'événement des chansons françaises seront principalement produites. Des classiques d'un pays lointain qui était pourtant toujours célébré ici. Etrangement, Anaëlle doutait qu'à aucun moment la Nouvelle Orléans ait une fête dédiée en France, mais peu importe. Appréciant la brise qui vint caresser sa peau et la rafraîchir rapidement, son regard se tourna vers des mouvements face à elle, et elle reconnu Ty. Enfin, c'était comme ça qu'il s'appelait, si sa mémoire ne lui faisait pas défaut. En général, quand ils se voyaient, ils ne parlaient pas tant que ça, alors du coup, elle ne se souvenait pas nécessairement de son prénom. Mais il lui semblait que c'était le bon, malgré tout. Et puis ça lui allait bien.
Alors va pour Ty. Elle n'aurait qu'à faire attention à ne pas l'appeler, au pire. En supposant qu'ils aient à parler aujourd'hui, parce que s'il ne la- Ah. J'ai rien dit, leurs regards se sont croisés brièvement, et il vient de lui faire un signe de la main. Anaëlle, dont les bras étaient retombés entre ses cuisses dans une pose des plus féminines (permise par le port d'un short, comme souvent), lui rendit son signe d'un geste assez ample bien qu'un peu mou peut être. Elle lui fit un sourire, plutôt amusée par la coïncidence (si on peut appeler ça ainsi sachant qu'il travaillait là) les ayant menés à se revoir.

Il finit par la rejoindre, et par l'interroger sur la raison de sa présence ici. Elle leva les yeux vers lui, et bien qu'à l'ombre, la luminosité ambiante lui fit plisser les yeux comme si elle avait regardé le soleil directement.
« Je suis venue t'enlever pour te forcer à jouer dans un groupe avec mon frère. » Il était clair qu'elle disait ça sur le ton de la plaisanterie, rappelant au passage ce qui avait conduit la jeune femme à venir parler la première fois à Ty.
S'étirant brièvement, elle le regarda s'asseoir à côté d'elle pendant qu'elle répondait. Bonne initiative de sa part, parce que comme ça, il leur éviterait à tous les deux un torticolis. Elle décida de lui apporter une vraie réponse.
« Une de mes amies est du comité d'organisation du Bastille Day Celebration, alors je suis venue donner un coup de pouce, et là je fais une pause. Et toi, qu'est-ce qui t'amène ? Le bar a décidé d'ouvrir la journée aussi maintenant ? » Elle réfléchit un instant et se reprit. « Enfin, même si ça avait été le cas je suppose que tu continuerais de te produire seulement le soir... »
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MessageSujet: Re: Dans la vie, y’a pas d’grands y’a pas d’petits. Dans la vie, y’a pas d’grands y’a pas d’petits. EmptyLun 8 Juil - 16:01



❝ Mon père il disait : Dans la vie,
y’a pas d’grands y’a pas d’petits. La bonne
longueur pour les jambes, c’est quand
les pieds touchent bien par terre.❞


On dirait que tout mon corps est rendu plus lent, un peu léthargique, par la chaleur ambiante. Le contraste du coin avec Chicago est évident, l’humidité, voilà qui fait toute la différence. L’air est lourd, le soleil brûlant. Le noir de l’asphalte sous mes pieds me semble l’histoire la plus absurde du monde alors qu’une silhouette connue, si on veut, m’apparait de l’autre côté de l’artère en pavée unis. Je traverse la rue étrangement lentement pour finalement me laisser tomber à côté de la gosse que j’avais connu quelques jours plus tôt juste devant.  Elle était avec Joy, je crois bien.  Le souvenir de la blonde m’arrache un air de souffrance : je ne croyais pas qu’il était humainement possible de parler autant. La gosse, la brunette des deux, s’était élancée dans ma direction, j’avais d’abord cru être attaqué, puis elle m’avait interrogé, m’avait presque supplié. Une histoire avec son frère, je n’avais pas trop compris, je n’avais pas trop cherché à comprendre non plus, ce n’est pas exactement le genre de la maison. J’avais simplement refusé, et elle n’en avait pas trop été atterrée. Depuis, nous n’avions jamais réellement parlé, ce n’était pas mon truc, et apparemment, ce n’était pas le sien non plus. D’ailleurs, je ne m’étais jamais non plus interrogé sur sa présente dans l’bar l’autre soir, un endroit pourtant interdit au moins de 21 ans …Ce qui ne me regarde pas, ne m’importe que très peu dans la mesure du possible. J’en ai déjà assez avec mes propres affaires. Outre faire griller sa cervelle, qu’est-ce qu’elle peut bien faire là, seule, sur le bout d’un trottoir? « Je suis venue t'enlever pour te forcer à jouer dans un groupe avec mon frère. » Je souris et un rire presque forcé s’extrait de ma poitrine. J’avais déjà refusé son offre la première fois, je suis du genre solo, j’allais le rester : avec respect pour son soi-disant frère tout de même. Je tourne la tête vers la jeune fille « T’es du genre coriace » Un clin d’œil ponctue ma remarque alors que mon regard se porte sur le tas de ferrailles qui tient étrangement encore en un morceau de l’autre côté. Je soupçonne ce pick-up d’être surnaturel. « Une de mes amies est du comité d'organisation du Bastille Day Celebration, alors je suis venue donner un coup de pouce, et là je fais une pause. Et toi, qu'est-ce qui t'amène ? Le bar a décidé d'ouvrir la journée aussi maintenant ? » La fête nationale des Français si j’avais bien mémorisé mes cours d’histoires. J’hoche la tête de haut en bas afin de marquer mon appréciation, pourtant mon ton ne se veut pas très enjoué alors que je lui réponds « C’est bien…d’s'impliquer un peu » Pas mon genre, mais bien tout de même. « Enfin, même si ça avait été le cas je suppose que tu continuerais de te produire seulement le soir... » Elle m’arrache un demi sourire « Je suppose, oui »  J’extrais mon chèque de derrière mon jeans et l’agite sous ses yeux « En fait, c’est Jour de paye » C’est mon compte en banque et mon propriétaire qui seraient heureux de l’apprendre. Je fais claquer le papier d’un coup sec en le tirant des deux côtés avant de le ré enfouir dans sa cachette initiale. « Je dois m’rendre sur un chantier, dans le quartier des irlandais tout à l’heure » Plus qu’à espérer que cette fois, je ne terminerais pas coincé sur le toit de la maison en rénovation « …J’ai quelques trucs à faire avant… » Comme aller déposer ce chèque avant de le perdre « T'habites dans l'coin non?...Tu finis  ton truc…quand…j’veux dire vers quelle heure?...Si tu veux… » Mon menton se tend dans la direction de la voiture empruntée au vieux Gabriel « Je peux te faire un lift » à moins qu’elle ne préfère les autobus bondés ou bien la marche à pied.

---

Elle devait avoir au moins cent ans, la préposée qui m’avait reçu au comptoir de la banque afin que j’encaisse mon chèque. Ses paupières toutes fripées s’étaient plissés au moins un quart de siècle avant de déchiffrer les chiffres inscrits contre le rectangle de papier. Je m’étais dandiné d’un pied à l’autre tout en pianotant nerveusement contre ma cuisse à attendre qu’elle me tende la réception de mon chèque. J’y avais apposé mes initiales avec un certain soulagement avant de finalement quitter l’endroit qui avait au moins le mérite d’être climatisé.

De retour dans la vieille carcasse rouge et blanche, coincé à deux feux de circulation de l’endroit où j’avais tout à l’heure croisé Anaëlle, je me surprends à regretter le confort de la banque. Je tire sur mon t-shirt, passe la tête par la fenêtre afin d’apercevoir ce qui se passe devant, puis constate qu’un groupe de manifestants barre la route. Ma tête prend appuis contre le siège et je grommèle quelques jurons en voyant défiler toutes sortes de pancartes faites à la main devant moi. L’un des manifestants assène un coup contre mon capot et je passe bien à deux doit de lui enfiler sa pancarte vous savez vous. Heureusement pour lui, les voitures se mettent à avancer devant, et je peux reprendre ma route. Je décolle en trombe en jetant un regard noir à l’idiot.

Je parviens finalement à la hauteur de mon lieu de travail et ralentis, me tasse un peu sur le côté, puis recherche la silhouette élancée de la demoiselle.
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MessageSujet: Re: Dans la vie, y’a pas d’grands y’a pas d’petits. Dans la vie, y’a pas d’grands y’a pas d’petits. EmptyLun 5 Aoû - 12:42

Oh oui, Anaëlle était coriace. Au point que parfois elle pouvait en devenir une plaie. Mais pas une de ces jolies plaies qui cicatrisent bien, plutôt une de celles qui s'infectent et qui tuent à petit feu les gens. Heureusement pour Ty, elle avait accepté qu'il refuse sa demande. Après tout, il n'était pas le seul musicien en ville, et puis, ce n'était pas non plus vraiment à elle de chercher. Mais elle aimerait bien pouvoir de nouveau assister à son frère se produisant sur scène. Ca lui manquait un peu. Bien sûr, il pouvait très bien le faire tout seul, mais ce n'était pas la même chose. Et ça lui manquait terriblement.
Ceci dit, elle fit un sourire à Ty lorsque celui-ci lui annonça la raison de sa présence. Jour de paye. Le pied. Sans doute le meilleur jour du mois pour la plupart des gens, l'ultime soulagement en voyant que le proprio ne viendrait pas nous menacer de nous expulser, qu'on pourrait manger autre chose que des pâtes, et que notre chat ne nous mangerait pas vivant faute de nourriture.
« C'est une bonne nouvelle ça ! »
Elle ne savait pas grand chose de l'état des finances de l'homme, mais elle savait que de toute façon, un petit supplément pour arrondir le mois n'était jamais de trop. Du reste, elle ne savait pas tant de choses que ça sur lui. L'un comme l'autre n'étaient pas vraiment bavards, alors les conversations étaient vite limités. Même s'il pouvait arriver à Anaëlle d'avoir parfois une crise aiguë de parlote, mais ça ne durait jamais longtemps, et ce n'était pas vraiment Ty qui avait pu en profiter jusqu'à aujourd'hui.
Ty qui proposait d'ailleurs de la ramener jusque chez elle, du fait qu'il avait un travail à effectuer là-bas. Un chantier, apparemment. Voilà qui serait une bonne idée. Ce n'était pas qu'il faisait chaud, mais quand même un peu, et Anaëlle et la chaleur ça n'avait jamais fait bon ménage. Et ça lui permettrait dans la foulée d'éviter la foule qu'elle aimait tant.
« Je finirais dans une demi-heure je pense, le temps de vérifier que le planning est bien respecté, entre autre, donc ça serait avec plaisir. »
Elle fit un grand sourire à Ty, et après qu'ils se soient mis d'accord pour se retrouver ici, ils se quittèrent rapidement, sans trop de cérémonie étant donné leurs façons d'être.

***

Anaëlle avait quitté le quartier général de l'organisation après avoir salué tout le reste de l'équipe, en les complimentant sur leur travail. Les jours à venir allaient être géniaux, pour les personnes souhaitant y participer. Pour sa part, elle irait peut-être y faire un tour avec son amie et son frère, elle verrait suivant sa motivation. Mais en tout cas, le festival serait du tonnerre. On l'avait également remercié pour son aide qui avait été précieuse, et elle s'était contenté d'un sourire en hochant la tête doucement. Ca lui avait fait plaisir, de rendre service, mine de rien, et puis l'ambiance et la bonne humeur avaient rendues le tout plus qu'agréable.
Finalement, elle avait quitté le bâtiment climatisé pour revenir là où elle se trouvait peu de temps auparavant, afin de rejoindre Ty en espérant qu'il n'aurait pas à attendre. Normalement, ça ne serait pas le cas, sachant que passer à la banque n'était pas toujours de tout repos, mais on ne savait jamais. Et puis en plus, elle n'aimait pas être en retard. La chaleur dehors est étouffante, et l'adolescente se retient d'aller se réfugier à nouveau à l'intérieur, marchant d'un pas décidé jusqu'au lieu de rendez-vous. Elle arrive rapidement au croisement, d'où elle peut voir le vieux véhicule ralentir. Elle accélère un peu, puis arrive rapidement à hauteur de la portière qu'elle ouvre avec quelques difficultés. Elle n'avait pas l'habitude que les véhicules lui opposent une résistance quelconque, ni même celle de voyager dans ce genre de vieille carcasse.
Elle grimpe à l'intérieur, s'installe et décide de faire un début de conversation en s'attachant telle le jeune femme responsable qu'elle est.
« Pile à l'heure. Assez étonnant. Y'avait pas trop de mondes à la banque ? »
Une fois attachée, la portière fermée, elle descend la fenêtre un peu plus qu'elle ne l'était déjà pour permettre à l'air de mieux circuler dans l'habitacle. C'est que la température montait vite dans ce genre de trucs, surtout quand on était sous un soleil de plomb comme c'était le cas aujourd'hui.
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MessageSujet: Re: Dans la vie, y’a pas d’grands y’a pas d’petits. Dans la vie, y’a pas d’grands y’a pas d’petits. EmptyJeu 15 Aoû - 15:38



❝ Mon père il disait : Dans la vie,
y’a pas d’grands y’a pas d’petits. La bonne
longueur pour les jambes, c’est quand
les pieds touchent bien par terre.❞


La seule idée de me retrouver à découvert sur un chantier sous ce soleil plombant m’arrache une grimace de dégoût. L'enfer doit être bien frais aujourd'hui. Je préférerais être en plein centre du désert du Sahara, là-bas, j’aurais au moins l’occasion de croiser un dromadaire ou deux…C'est pas dans l'coin que j'vais trouver un peu d'exotisme. Je soupire, inspire, expire, prie l’air de pénétrer dans l’habitacle de la voiture, puis au terme d’une balade qui me semble interminable, je parviens à la hauteur du Blue Note, je plisse les paupières, me gare en enclenchant mes quatre flashers, puis recherche la silhouette fine et élancée de la brunette à qui j’avais promis une ride une demi-heure auparavant. C’est la jeune femme qui me trouve en premier, elle s’élance vers l’engin (enfin…l’espèce de carcasse qui a, on ne sait trop comment, traversé les dernières décennies). Elle se bat quelque peu avec la porte : classique. Malgré tout, elle finit par me rejoindre en un morceau, et la voilà qui se glisse sur le siège passager à ma droite. « Pile à l'heure. Assez étonnant. Y'avait pas trop de mondes à la banque ? » Je secoue la tête à la négative, en lui jetant un coup d’œil de biais afin de m’assurer qu’elle enclenche sa ceinture de sécurité : j’veux pas avoir une mort sur la conscience (ou bien une amande salée à encaisser…) « Non ça a été… » L’image de la vieille momie me revient en mémoire et m’arrache un bref soupir de désespoir, l’efficacité n’est plus ce qu’elle a déjà été. J’enclenche la marche avant, me glisse entre deux voiture, puis roule jusqu’au prochain feu de circulation, très lentement, mais surement « J’hais les embouteillages de cette ville ». Bien que la circulation soit bien plus fluide qu’à Chicago, je déteste être coincé dans cette fichue bagnole par un temps pareil, j’ai l’impression de cuire lentement, manquerait plus qu’un oignon, quelques assaisonnements et les colonies cannibales d’Amazonie auraient de quoi être ravies. Je tapote doucement contre mon volant et pointe le menton en direction du vieux radio devant moi sur le tableau de bord « Tu peux choisir le poste si tu veux » Je lui offre un semblant de sourire qui se veut aimable, je ne sais trop si j’y parviens…Je tire d’une main contre mon t-shirt, l’évente, passe cette même main entre les mèches de mes cheveux, gonfle mes joues d’air, souffle « On crève ». Bravo Watson.

Nous finissons par quitter les rues embouteillés du quartier français, puis du centre-ville, pour parvenir à la route menant directement au Quartier des Irlandais aux abords du Mississipi. Les fenêtres entièrement baissée, le vent vient nous redonner un brin d’espoir tandis que nous roulons à une centaine de kilomètres à l’heure. Alors que les premières notes de Wonderwall d’Oasis retentissent dans l’habitacle, je tends la main afin d’augmenter un brin le volume, puis me met à chanter sans m’en rendre compte.  « Today is gonna be the day That they're gonna throw it back to you By now you shoul d've somehow Realized what you gotta do I don't believe that anybody Feels the way I do about you now… » Mes deux mains contre le volant, je secoue la tête au rythme de la chanson avant de me souvenir que je ne suis pas seul…Je cesse mon manège, souris presque gêné en direction d’Anaëlle…Je pourrais bien rester enliser dans mon malaise un moment, mais le fait est qu’un bruit inquiétant, fort strident, me fait sursauter. Le moteur. PAW BOW SLAM. Une fumée noire s’extrait bientôt de sous le capot devant nous. Mes yeux s’écartillent sous la surprise tandis que je crache un « MERDE » probant. J’enclenche une nouvelle fois les quatre clignotants, mais cette fois, c’est l’Urgence nationale. J’immobilise le véhicule sur le bas de la route, lance un regard inquiet vers la demoiselle à mes côtés « …heu… reste là… » Ce n'est pas comme si l'automobile menaçait d'exploser à tout moment, mais...c'est presque ça... Je coupe le contact, retire les clés, les fourre dans la poche arrière de mon jeans. Je donne un bon coup d’épaule contre la portière afin qu’elle s’ouvre, puis saute sur le sol, me retrouve devant le capot, je plisse le nez et les yeux, agite mes bras devant moi, tousse sous l’effet de la fumée d’une drôle et inquiétante couleur noire « mais fuck… » Je parviens tant bien que mal, mais surtout très mal en fait, à ouvrir le capot, je m’éloigne de quelques pas, attendant que la fumée se dissipe. Le moteur finit par m’apparaître, je me penche vers l’avant, me gratte le bout du menton…  « …heu » Je me redresse, un peu trop rapidement, et ma tête heurte le capot ouvert au-dessus de moi « aouuuuuch… » Je me recule de quelques pas, tangue dangereusement, me tenant la tête entre les deux mains.
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MessageSujet: Re: Dans la vie, y’a pas d’grands y’a pas d’petits. Dans la vie, y’a pas d’grands y’a pas d’petits. EmptyDim 25 Aoû - 8:53

Ah, ça... Safety first, comme on disait. Et c'était bien l'une des rares règles de sécurité qu'Anaëlle respectait, il fallait l'avouer. Alors oui, elle attache sa ceinture et attend que Ty lui raconte ses péripéties à la banque. Bon, d'accord, elle n'espère pas un récit complet, sachant parfaitement que le jeune homme était de nature peu loquace et qu'il était souvent difficile de lui arracher plus de trois mots de conversation. Mais ça ne dérangeait pas la jeune femme qui trouvait que c'était en général une bonne façon d'éloigner les gens, en faisant bloc à deux, dans le silence, qu'en étant toute seule. Alors quand il fait son commentaire sur son amour pour les embouteillages de la ville, elle ne peut que sourire et s'abstient de faire tout commentaire. Elle sait de toute façon que ça ne servirait à rien, et qu'il n'en avait pas besoin. Elle se contenta de lancer un regard qui marquait son approbation, et quand bien même il aurait du mal à le voir puisqu'il avait la yeux fixés sur la route, il devait bien l'avoir senti. Et sinon, hé bien, tant pis.
A l'arrêt, la chaleur étouffante était horrible, en tout cas, et lorsque Ty lui proposa de choisir la radio qu'elle voulait, elle ne se fit pas prier. « Merci. » Il fallait bien avouer qu'ils avaient au moins la chance d'avoir des goûts musicaux visiblement similaires. A la nouvelle remarque sur la chaleur, la jeune femme lâche une expiration amusée.
« Promis, la prochaine fois qu'on se voit, je t'offre un ventilateur portatif, ceux violet moche. »
Même s'il fallait bien avouer qu'il n'avait pas tort et que la chaleur devenait insupportable. Au point qu'Anaëlle fit quelque chose qu'elle faisait rarement, à savoir elle prit un élastique accroché à son sac, et elle leva les bras pour aller s'attacher les cheveux en une queue de cheval qui lui retombait dans le dos. Un moyen comme un autre d'avoir moins chaud, mais quand on voyait la masse de cheveux que l'écossaise se trimbalait, ça n'était pas étonnant qu'elle en ressente la nécessité pour le coup.

Finalement, une fois le cœur de la ville quitté, le vent vient rafraîchir l'habitacle. Bien sûr, ce n'est jamais qu'un faux frais, puisque l'air est toujours aussi chaud, mais les bourrasques artificielles qui viennent fouetter leur peau, faisant fourmiller leur sang sous la fine couche protectrice, faisait plus que du bien. Et la voix de Ty qui s'élève ne peut que faire sourire l'adolescente qui apprécie grandement la voix du musicien. Le genoux appuyé sur le tableau de bord pour avoir la jambe relevée, Anaëlle tape le rythme de la chanson de sa main sur sa peau qui, mine de rien, commence à prendre une teinte un peu halée à force de sortir, ou tout du moins un peu moins pâle qu'avant. Un début de bronzage qui partira aussi vite qu'il était arrivé suite à ses vacances dans son pays natal.
Un peu déçue que la voix s'arrête, elle ne lui en tient pas rigueur, lui rend son début de sourire même, avant qu'il disparaisse en entendant un bruit des plus dérangeant. Anaëlle se redresse au fond de son siège, laissant retomber sa jambe par terre en reprenant une position un peu plus habituelle. Et elle fait une grimace en voyant la fumée qui s'échappe du capot. C'était bien leur veine, tiens. Ils s'arrêtent, et il lui dit de rester là.
« Euh... J'suis pas sûre que... » Mais elle n'a pas vraiment le temps de finir, parce qu'il a déjà quitté la voiture, laissant la jeune femme seule et livrée à elle-même sous la chaleur de nouveau écrasante. Et depuis son siège Anaëlle peut assister au déroulement des opérations. Du moins au début du déroulement, puisque rapidement Ty disparaît derrière le capot, et la brune lâche un grognement. Hé, elle voit plus rien là.
Elle tente bien évidemment, comme tout le monde, de se redresser et de se tortiller sur son siège pour voir ce qu'il se passait derrière, comme si ça allait lui permette de développer une vision à rayon X, mais sans succès. Plutôt agacée de devoir attendre et assez impatiente de quitter la chaleur insupportable de l'habitacle, l'adolescente se décide finalement à descendre de la voiture pour rejoindre l'homme qui, de toute évidence, vient de se cogner.
Elle accélère donc un peu le pas, et trouve même le courage de trottiner pour aller voir un peu plus vite si tout allait bien, posant sa main dans son dos pour le soutenir au cas où il en avait besoin. Quoique, Anaëlle était un peu une brindille, et ne serait donc pas d'une grande aide, mais ça... Elle préfère lui épargner la question la plus stupide de l'humanité dans ce genre de situation, et se dresser sur la pointe des pieds pour regarder s'il n'a rien de grave, venant passer sa main à l'arrière de son crâne en tâtant précautionneusement jusqu'à obtenir une réaction, vérifiant rapidement si ça saignait.
« Désolée. » Elle marqua une pause, le temps de vérifier sa main. Ca, c'était pas bon. « J'crois que tu saignes. Tu devrais t'asseoir le temps que je regarde ça. » Elle se mordit la lèvre, un peu inquiète. Ca ne devait pas être grand chose, mais ce n'était pas bon signe non plus, et la jeune femme n'aimait pas ça. Elle n'aimait pas voir du sang s'échapper de quelqu'un qu'elle appréciait.
Elle tourna son visage vers ce qui fut un jour un véhicule en bon état.
« Et j'crois pas que Randy nous amènera plus loin aujourd'hui... » Bref, ils étaient un peu bloqué, pour le coup, et elle n'aimait vraiment pas ça. Elle le laissa un instant pour se pencher au dessus du moteur précautionneusement, observant l'engin et se mordant la lèvre. C'était triste à dire, mais c'était trop archaïque pour qu'elle sache s'occuper de cette chose. Elle n'avait donc pas le moindre petit début d'idée de comment s'en occuper, et ce malgré les nombreuses heures passées en compagnie de son frère et de sa voiture. « Sauf si t'as une solution miracle. » Mais elle avait quelques doutes.
Elle se redressa avec un peu plus de délicatesse que lui pour ne pas se cogner, et le regarda un instant. Ils allaient faire quoi ?
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