+ t'es qu'un con. (r)

❝ L'amour et la haine sont des
sentiments finalement si proche. ❞
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La soirée commençait très bien, Cole lui avait proposé de le rejoindre à son appartement et il n'aurait pas pu faire plus plaisir que ça à Nikkie. Elle rêvait de se lover dans ses bras, de passer une soirée collée à lui, à rire, à partager, à se chamailler évidemment, l'inverse serait impossible. Elle avait ce besoin continuel de sentir sa peau sous ses doigts, son souffle contre son cou, partager des moments qui n'appartenaient qu'à eux, leur créant de nouveaux souvenirs. Des souvenirs qu'elle n'oublierait jamais. Quand on aime quelqu'un depuis 14 ans, vous ne pouvez rien oublier de cette personne. C'est impossible. Toute heureuse, elle avait traversé la ville en bus et en tram pour le rejoindre à son appartement, le cœur léger, un sourire radieux sur le visage et ses yeux pétillaient. Elle faisait plaisir à voir, si chaleureuse, si agréable, comme une enfant ravie de ses cadeaux de Noël. Et rien ne semblait pouvoir ébranler cette joie. Le problème des gens trop confiants, c'est que ça finit toujours par se retourner contre eux à un moment donné. La gifle, le retour à la réalité, la désillusion. Et ça faisait mal. Mais ça, pour le moment, Nikkie n'y pensait même pas. Vêtue d'un jean clair troué et d'un long débardeur coloré, elle trainait à ses pieds de vieilles tongues usées qu'elle affectionnait tout particulièrement pour leur confort. Une fois arrivée en bas de l'appartement, elle tapa le code de la porte d'entrée, le connaissant par cœur depuis longtemps.

Elle arriva devant la porte de Cole et sonna trois fois, des petits coups bref et légers, signe de sa bonne humeur. Elle trépignait d'impatience. Nikkie n'était pas comme Cole, elle n'avait pas besoin de distance, d'intimité et de moments privilégiés avec ses amis. Elle, elle pourrait passer chaque seconde de sa vie avec Cole que ça lui conviendrait parfaitement. Elle souffrait même du côté si sauvage de Cole, il était beaucoup trop indépendant à son goût. Mais elle s'y était faite, ou plutôt, elle faisait avec. De toute façon, elle acceptait tout de lui et ce depuis le départ. Sinon, vu l'attitude du jeune homme, il y aurait bien longtemps qu'elle aurait mit un terme à tout ça. Elle sortit de ses pensées lorsque la poignée s'enclencha et que la porte s'ouvrit, laissant apparaitre Cole. Nikkie poussa la porte sans attendre, bien plus vive et impatiente que lui et se jeta à son cou, lui volant un baiser passionné. Salut l'plus beau ! Oui, Nikkie ne tarissait jamais d'éloges et de compliments à son égard, ce qui n'arrangeait rien au côté déjà très sûr de lui de Cole. Elle pénétra dans l'appartement et jeta sa sacoche sur le meuble de l'entrée, comme à son habitude, récupérant avant son téléphone pour le glisser dans son jean. Même si en général, elle n'était jamais joignable lorsqu'elle était avec son mec. T'as passé une bonne journée ? Elle lui souriait, rayonnante.

Mais Cole mit rapidement un terme à leurs retrouvailles, lui expliquant qu'il venait de rentrer et qu'il voulait se doucher. Tranquille, elle hocha la tête et le laissa se diriger vers la salle-de-bain. Quant à elle, elle rejoignit le salon et s'installa sur le canapé. Elle hésitait à le rejoindre sous la douche mais ses pensées coquines disparurent rapidement alors qu'elle remarquait que Cole avait laissé son portable sur la table basse du salon. Nikkie se redressa et se mordit la lèvre inférieur, en total hésitation. Elle savait que c'était risqué et si Cole le remarquait, il allait la tuer, car il détestait quand elle fouillait dans ses affaires. Mais c'était plus fort qu'elle et ça n'allait pas mieux depuis que Shea avait sous-entendu une éventuelle tromperie de la part de Cole. Ce ne serait certes pas la première fois, mais ce n'était pas pour autant que Nikkie s'y était habituée et acceptait ça. Une seconde, puis deux, puis trois... Et la voilà qui craquait déjà, se jetant sur le combiné. Elle alla directement dans les sms et chercha ceux échangés avec des filles. En moins de 3 minutes, elle tomba sur une conversation plus qu'explicite avec une dénommée Mary. Il l'avait baisé. Il avait recommencé, une nouvelle trainée, une nouvelle tromperie, une nouvelle blessure. Elle ferma les yeux et se mordit l'intérieur de la joue en sentant les larmes lui monter aux yeux. Une peine intense la fit frémir et son visage ne rayonnait plus. Elle ne comprenait pas. Pourquoi ne lui suffisait-elle pas ? Pourquoi ne pouvait-il pas se contrôler ? Pourquoi s'en fichait-il autant de lui faire tout ce mal ? Une larme s'échappa de ses yeux tristes et elle souffla, ayant depuis le temps l'habitude d'encaisser. Mais il était absolument hors de question de laisser passer ça. Le chagrin laissa rapidement place à la colère et elle se leva brusquement, décidant de ne pas attendre qu'il sorte de la douche pour lui faire part de sa rage. Elle marcha à grandes enjambées jusqu'à la salle-de-bain et pénétra dedans sans frapper. Elle ouvrit en grand la douche ou Cole était justement en train de se rincer et elle balança le portable du garçon dedans en hurlant. T'ES PIRE QU'UNE PÉTASSE EN CHALEUR ! J'TE DÉTESTE ! Le portable s'explosa contre le sol et l'eau termina de l'achever. Nikkie quant à elle fit demi-tour et claqua la porte derrière elle, retournant dans le salon, prête à s'en aller. Non vraiment, la soirée ne se passait pas comme elle l'avait imaginée.

❝ L'amour est une belle merde. ❞

Plus de dix ans que nous sommes ensembles, les gens pensent que nous allons nous marier. Arrêtez de rêver, je pense que c'est mieux pour tout le monde. Deux personnes qui sont ensembles depuis tant d'années, cela ne signifie pas que leur couple va bien. Loin de là. Nikkie a toujours tendance à faire des crises, comme une gamine de dix ans. J'avoue que ça à la don de m'agacer au plus haut point. Je suis pas un prince charmant, elle l'a toujours su et le sait encore. Alors quoi ? Elle espère que je change ? Elle peut toujours rêver. Je suis un petit con, c'est pas prêt de changer, comme le fait que je la fasse sens cesse cocu. J'y peux rien, je suis comme ça, je ne suis pas exclusif. Du moment qu'elle ne le sait pas, tout va bien. Nikkie est une gamine de toute façon, il faudrait que tout tourne autour d'elle sans arrêt, qu'elle soit une princesse. Elle voudrait aussi qu'on soit tout le temps ensemble, collés l'un à l'autre 24 heures sur 24. J'ai besoin de liberté moi ! Il faut que je puisse respirer. Je n'aime pas me sentir pris au piège, hors, elle voudrait tout contrôler, savoir où je suis à chaque instant et ce que je fais. NO WAY ! Après trois jours de silence radio où je filtrais ses appels,faisais tout pour ne pas la croiser, je refais enfin surface. Elle m'a cherché partout bien sûr, a crié partout, comme à son habitude. Mais la pause est finie et j'ai envie de la voir. Je vais passer outre les détails de mon week-end de tranquillité, simplement que je n'étais pas seul. Ainsi, j'ai dit à Nikkie de venir ce soir, histoire qu'elle arrête de s'inquiéter et que je la retrouve aussi. J'espère seulement qu'elle ne va pas encore me poser des tas de questions et me prendre la tête toute la journée. De toute façon, si elle fit ça, je la mets à la porte et basta.

Alors que je m’apprêtais à aller la douche, on frappa à la porte. Nikkie est arrivée plus vite que prévue, erreur de timing. Tant pis, elle attendras le temps que je me douche. J'ouvre la porte et un Nikkie de bonne humeur, voir trop me sauta au cou. Au moins, elle n'est pas d'humeur prise de tête, bon signe. Je la laisse se jeter à mon cou, sans réellement répondre. La jeune femme m'embrassa de manière passionnée. Cette fois-ci, comment ne pas répondre à ce baisé ? Inutile encore une fois de préciser que certaine pensées peu catholique traversent mes pensées. Ce n'est pas m'a faute, je vous jure. « Salut l'plus beau ! » Pas la peine qu'elle me le dise à chaque fois, rien qu'à voir les étincelles dans ses yeux lorsqu'elle me regarde, je sais qu'elle est éperdument amoureuse de moi et qu'elle me trouve parfait. A mon plus grand plaisir. Je lui souris brièvement avant de fermer la porte et de me diriger vers la salle de bain. « T'as passé une bonne journée ? » Journée fatigante avec des clients casses-pieds qui n'y connaissent rien à la mécanique. Soit, longue journée. « Pas vraiment, longue journée, j'ai cru que jamais elle allait se terminer.» Je pose mon téléphone et mes clés de voiture que j'avais dans ma poche de mon jean sur la table du salon, avant d'enlever mon tee-shirt. « Je vais prendre ma douche, je reviens. » ajoutais-je sans aucune once de sentiments, comme s'il s'agissait d'un ordre.

Alors que j'avais presque fini de me laver, j'attend Nikkie entrer dans la salle de bain, pleine de vapeur. Enfin elle se décide à me rejoindre, j'ai cru jamais elle ne viendrait ! D'un seul coup, elle ouvre le rideau. Merde, elle a l'air énervée. Fait chier ! Elle va encore crier. Elle commence vraiment à me casser les couilles. Elle me jette mon portable à la figure. « T'ES PIRE QU'UNE PÉTASSE EN CHALEUR ! J'TE DÉTESTE ! » Mais elle est folle ou quoi ? Mon téléphone explose dans la douche et forcément, l'eau coule dessus.J'essaie en vain de sauver les restes tout en criant à mon tour : « Putain mais t'es conne ou tu le fais exprès ? Tu vas m'en acheter un autre ! T'es vraiment conne !! » Qu'est-ce que j'ai fait encore ? Elle a fouillé dans mon téléphone et alors ? Il faut toujours qu'elle fouille. Pas la peine de pleurer maintenant et de ce plaindre. Elle me casse vraiment le couilles là. « Je suis une pétasse ! Bah très bien écoute ! » J'éteints l'eau et attrape la serviette , la passant autour de mes hanches. Elle compte partir ? Qu'elle fasse. Dans le salon, madame fait tête, comme toujours. Elle va réveiller les voisins si elle recommence à crier comme une folle, et je risque surtout de m'énerver. « Pourquoi tu fouilles dans mon portable ? T'as pas confiance ? Bah bravo ! Joli couple dit donc ! » Je la fixe, énervé moi aussi. « Faut toujours que tu gâches nos soirées avec tes crises ! » Je commence à la connaître après quatorze ans ...

❝ L'amour et la haine sont des
sentiments finalement si proche. ❞
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Comme à son habitude, Cole n'était pas très démonstratif. Il ne semblait pas particulièrement heureux de la voir et il ne la serra pas non plus contre lui lorsqu'elle sauta à son coup. Et même si c'était toujours un peu dur à encaisser, elle s'y était fait depuis toutes ces années. Cole ne sera jamais un mec câlin, attentionné ni romantique. Cole s'était Cole, fin de l'histoire. Il réagit seulement lorsqu'elle se mit à l'embrasser un peu goulument. Mais elle savait pertinemment à quoi il pensait à cet instant. De toute façon, les rares fois où il pensait à elle, ça devait uniquement être pour ça. Enfin, c'était ce que se disait la jeune fille, résignée de voir l'homme qu'elle aimait ne pas partager sa même vision du couple. Parfois, elle se disait que puisqu'ils étaient ensemble depuis si longtemps, c'est bien qu'il devait tenir à elle, qu'il devait l'aimer bien qu'il ne lui ait jamais dit je t'aime. Et puis, quand il la trompait, quand il disparaissait dans la nature, quand Thomas lui disait qu'elle ne représentait rien pour lui, alors elle se mettait à douter et elle se sentait un peu déprimée. Ou beaucoup, plutôt.

Pas vraiment, longue journée, j'ai cru que jamais elle allait se terminer. Et alors qu'elle allait lui demander pourquoi sa journée lui avait parue si longue, si des clients avaient été pénibles avec lui et encore un tas d'autres choses, il la coupa dans son élan, lui disant qu'il allait prendre sa douche. Sa voix ferme la laissa muette et elle se contenta d'aller poser ses fesses sur le canapé du salon, pensive. Ses pensées s'enchainèrent, jusqu'à la pousser à inspecter le téléphone de Cole, y trouvant une chose qui lui brisait le cœur. Elle l'avait déjà soupçonné un nombre incalculable de fois de la tromper, elle l'avait toujours su sans avoir de réelles preuves. Et bien là, elle en avait une criante de vérité. Et franchement, elle préférait encore quand elle n'en avait pas. Ça faisait moins mal et elle arrivait à se calmer en se disant qu'elle imaginait tout ça, qu'elle était parano, même si au fond elle savait que non. Mais au moins, elle pouvait faire semblant. Là, elle ne pouvait pas reposer le téléphone et faire comme si de rien était. Non, impossible. Alors elle se leva comme une furie, remontée à bloc et alla exploser le téléphone de Cole dans la douche, lui criant après, l'insultant. Elle le détestait putain, elle le détestait tellement.

Putain mais t'es conne ou tu le fais exprès ? Tu vas m'en acheter un autre ! T'es vraiment conne !! Lui cria-t-il depuis la salle-de-bain alors qu'elle quittait la pièce. Mais très franchement, il pouvait crever pour qu'elle lui en rachète un, c'était tout simplement hors de question. Elle ne lui rachèterait pas un truc qui lui permettait d'envoyer des sms dégueulasses avec une trainée de merde. VA TE FAIRE FOUTRE ! Hurla-t-elle à son tour pour toute réponse. Elle commença à réunir ses affaires, des larmes de colère s'échappant de ses yeux clairs. Elle l'entendait parler depuis l'autre pièce, mais elle n'écoutait pas, aveuglée par sa déception et sa rage. Il pouvait dire ce qu'il voulait, elle s'en fichait, elle en avait marre. Marre d'être la bonne poire qu'il pouvait manipuler et blesser comme bon lui semblait. Mais Cole débarque rapidement dans le salon, vêtu d'une simple serviette de douche. Pourquoi tu fouilles dans mon portable ? T'as pas confiance ? Bah bravo ! Joli couple dit donc ! Elle s'arrêta brusquement et pivota pour se retrouver face à lui. Il se foutait de sa gueule là ? Elle échappa un rire nerveux et répondit d'une voix froide et accusatrice : Et j'ai raison de pas te faire confiance vu ce que j'y ai trouvé ! T'es pas croyable ! Comment osait-il lui parler de confiance alors qu'elle venait de découvrir qu'elle était cocue ? Il était vraiment sans gêne et sans limite, ça la sidérait totalement. Faut toujours que tu gâches nos soirées avec tes crises ! Ses épaules s'affaissèrent en l'entendant dire ça. Comment osait-il ? Elle renifla et vint essuyer ses larmes avec le revers de sa main. Elle crevait d'envie de lui mettre une gifle et même de le balancer par la fenêtre en fait. Les traits tirés, elle s'époumona contre lui : Tu te fous de ma gueule ? MOI je gâche nos soirées ? Mais merde, c'est pas moi la creuvarde qui va baiser tous les trou duc que je croise ! C'est normal que je sois en colère, c'est TOI qui es en tord ! C'est TOI qui gâche tout, comme d'habitude. Emportée par l'émotion, elle se remit à sangloter. Comment pouvait-il ne même pas se rendre compte du mal qu'il faisait autour de lui ?