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un monde sans couleurs est un monde qui s'oublie - jeremiah

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R. Blue-Ann Warren
R. Blue-Ann Warren
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MessageSujet: un monde sans couleurs est un monde qui s'oublie - jeremiah un monde sans couleurs est un monde qui s'oublie - jeremiah EmptyVen 2 Aoû - 15:50

un monde sans couleurs est un monde qui s'oublie - jeremiah 2lbgmbt
UN MONDE SANS COULEURS est un monde qui s'oublie
(c) { Celiachou


Assise sur un tabouret de bar vintage, je bats des pieds dans le vide tout en louchant vers la porte d’entrée. Personne. Personne n’a eu l’audace d’entrer dans ma demeure depuis une bonne heure. Pourtant, pourtant, un vieux vinyle tourne dans un coin lâchant les notes de baby please don’t go de Big Joe Williams dans les airs. Mais il faut croire que les gens saturent du jazz – alors que la Nouvelle-Orléans est censée en être la capitale. J’en soupire, me dis que j’aurais dû écouter mon propre avis et mettre la version d’AC/DC au lieu de céder à la masse. Je saute hors de mon siège, me rapproche de la platine en sautillant, retire la tête de lecture. C’est comme ça, l’ennui me prend soudainement et la seule chose à laquelle je pense est de mettre la clé sous la porte. De fermer la boutique pour l’après-midi. Je retourne vers le comptoir, fais rapidement les comptes de la journée tout en battant du pied sur une mélodie qui m’est propre. Deux cents dollars : triste prise du jour. Deux cents dollars auxquels je dois en soustraire quatorze : ma faute. Ma faute et ma maladresse. L’histoire d’un instant, je pense à l’oncle Caleb qui me fait confiance pour maintenir sa boutique – son chef d’œuvre – en place alors qu’il croupit lentement dans un hôpital mal famé. J’en souffle, me dis que je devrais avoir honte et améliorer mes ventes. Je ferme le livre de compte, la cloche sonne.
- C’est fermé ! Je ne relève pas la tête, me contente d’hurler l’ordre. Je viens de finir ma journée – ou plutôt, de le décider – et même si c’est simple de rajouter une vente dans le carnet, je pars sur le principe qu’une fois les comptes faits : je n’y touche plus.
- C’est indiqué nul part… Je relève la tête au final, dévisage le BCBG – bon chic bon genre – qui vient mettre les pieds dans la boutique. En deux enjambées, j’arrive à ses côtés. Son after-shave me fait tourner la tête, je ne retiens pas la grimace. Des doigts, je tourne le panonceau accroché à la porte. De open, il indique à présent closed. J’hausse les épaules, fais sauter quelques mèches roses avant de mettre mes mains sur le costume hors de prix du mec en question.
- Voilà, t’es au jus maintenant. J’affiche un large sourire, entame son demi-tour avant de le pousser hors de la boutique alors qu’il lâche quelques jurons entre ses dents. Finalement, Jayden doit avoir raison. En plus de ne pas avoir la fibre commerciale, j’ai tendance à faire fuir les clients. Qu’il prie pour que je ne mettre pas la clé sous la porte. Qu’il prie pour que je réussisse à vendre quelques tableaux – des vrais, des faux : peu m’importe.

Je déambule à présent dans les rues de Carrollton, des étoiles pleins les yeux et le cœur plein d’espoir. J’ai découvert l’endroit la semaine dernière alors que l’envie de découvrir l’université du coin m’avait prise. Mais, au final, ce sont les maisons qui m’ont frappé. Les maisons et toutes leurs couleurs. Les habitants, aussi, et leur étrange accent alors qu’en réalité l’étrangère : c’est moi. J’en avais souri, rigolé aussi alors que c’était l’incompréhension qui s’était abattue sur leur visage. Mais aujourd’hui est un jour différent. Pinceaux en main et toile sous le bras, je compte bien retranscrire mes impressions. Mélange de couleurs primaires. Traits fins et d’autres plus épais. Je laisse mon imagination retranscrire ce que je vois dans un autre registre – aujourd’hui, je me sens plus expressionisme qu’impressionnisme. L’expressionisme : celui que beaucoup appelle l’art dégénéré. J’en souris. C’n’est pas l’art qui l’est – dégénéré – c’est simplement ma génération. Les maisons s’étirent, affichent de drôles expressions comme si elles étaient vivantes. Je m’amuse, on vient se pencher par-dessus mon épaule.
- Ca f’rait une bonne pub dans mon bar. Ah ? J’abaisse mon pinceau, tourne la tête en direction d’un homme dans la cinquantaine, cheveux grisonnant et tablier tâché. Je penche la tête, dévisage l’enseigne de son bar. B.D.S.M.. Un air de The Who arrive jusqu’à mes oreilles. Je m’en souviens, on m’en avait parlé la semaine dernière. B.D.S.M : le nouveau bar rock dont l’enseigne est là plus pour choquer qu’autre chose. J’approuve. J’approuve ce Black Dog Saloon & Mezcalaria.
- Pour une pinte quand je veux, je vous le laisse. Deal ?
- Deal.
- Il est loin d’être terminé. Vous pouvez le garder jusqu’à ma prochaine venue ? Le type arque un sourcil, pour tout signe de questionnement. Sans attendre sa réponse, je lui mets la toile entre les bras. Là encore, ça m’a pris comme ça : je n’ai plus envie de peindre – pas plus que ça. L’homme tangue légèrement avant de disparaître dans sa demeure. J’emballe mes affaires, les enfonce au fond de mon sac bandoulière avant de mettre en route mon MP3 – pas de iPod dans la place – et de partir à l’assaut des petites rues du coin.

The white stripes résonne dans les écouteurs, j’ose fermer les yeux en instant, balançant la tête d’avant en arrière. J’oublie d’anticiper – ou, plutôt, anticipe mal : je ne lève pas assez le pied et heurte le rebord du trottoir. Je pince les lèvres, retiens un étrange grognement avant de me sentir partir en avant. BOOM. Rencontre avec un corps – ou, plutôt, avec un costume grisâtre. J’en rigole, ne songe pas à m’excuser : pour moi, c’est un crime de porter du gris. C’est triste comme couleur même si, en soit, c’est juste une nuance entre le blanc et le noir.
- Pas fait exprès ! Je le jure, c’était pas fait exprès. L’homme costumé se retourne ; je me sens soudainement pas à la place avec mon t-shirt d’un groupe de rock ; tant pis. L’homme costumé se retourne, simplement, et je peux distinguer ces traits. OH ! Certes, j’ai déjà été plus bavarde. Bavarde et pragmatique. Ce mec, il me dit quelque chose. Je l’ai déjà vu quelque part, j’en mettrai ma main à couper. En parlant de main … Le pressing devrait suffire, faut pas t’inquiéter. D’un signe de tête, je désigne l’empreinte de ma main qui apporte une touche de couleur au triste de ses vêtements. Je pince les lèvres un peu plus fort, retiens un rire. Malgré moi, ce sont mes épaules qui vibrent – il n’y a pas à dire, ma victime a l’air sur les nerfs et au lieu de m’inquiéter, ça lui apporte un côté … amusant. Tendrement amusant.
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Jeremiah D. Olson
Jeremiah D. Olson
Un pouvoir partagé c'est un pouvoir décru.

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MessageSujet: Re: un monde sans couleurs est un monde qui s'oublie - jeremiah un monde sans couleurs est un monde qui s'oublie - jeremiah EmptyMer 7 Aoû - 15:58




Jeremiah & Blue-Ann
Un monde sans couleurs est un monde qui s'oublie
L’offre et la demande, le buisines, le lobbying, les actionnaires, les pouvoirs délégués, le CA, les pouvoirs des administrateurs, la constitution d’une société par actions, les actionnaires majoritaires : les dirigeants...Et UP, l’histoire de la récession de 2008, et on s’amuse à esquisser une comparaison avec le Crash boursier de 1930. Allez, un mot sur la tragédie de 2005. The Sky is the limit. « Des questions? » Des angoisses ou menaces de mort? Ennuyé, profondément emmerdé, je suis appuyé contre le lutrin qu’on avait si aimablement posé devant moi, surmonté d’un micro. Ma voix résonne dans l’immense auditorium en plein cœur du campus de Tulane. Des mains se lèvent, des gens se déplacent jusqu’aux micros disposés des deux côtés de la salle de conférence afin que tous puissent entendre leur soi-disant élan de génie. Je soupire doucement ayant espéré très naïvement qu’ils seraient comme moi : désinvoltes, mais surtout hâtifs de quitter la salle de cours dès que l’occasion se présenterait. Échec. Ils ne sont pas moi, ils sont eux. Mordus d’économie, intellectuels jusqu’au bout des ongles. Voilà que sous mon regard presque inquisiteur, les files se forment de part et d’autre de l’auditorium et je me vois contraint de pointer mon menton, dans un effort ultime, en direction du premier arrivé…Il semble que je sois très malheureusement forcé de rester dans cette prison spirituelle un peu plus longtemps que prévu…Lorsque j’avais gradué, dans ma toge, mon diplôme roulé dans ma main, j’avais pourtant promis que je ne remettrais plus jamais les pieds dans cette université. Doux mensonge prononcé à mon être. Aujourd’hui,  remercions mon très sage paternel, ce Dimitri des hauts quartiers (mais à la bassesse morale indéfinissable), qui avait cru brillant que de proposer mon nom afin d’exposer aux étudiants de la licence en économie les rudiments du monde moderne des affaires. « J’aimerais vous entendre…Au sujet de la responsabilité de l’entreprise, avec un grand E, au niveau environnemental…Puisque, l’entreprise peut ignorer les modifications de l’environnement, et vous n’avez pas abordé la question…Mais dans ce cas on se retrouve avec une absence totale de stratégie… » J’arque un sourcil, zyeute le gamin de 19 ans à tout casser, ses lunettes carrées à la monture noire prennent plus de la moitié de son visage juvénile, ses cheveux blonds sont lissés vers l’arrière dans un abus probant du gel de sa grande sœur. J’hausse les épaules, pianote un moment contre le lutrin de bois devant moi, faisant mine de réfléchir. Un sourire narquois apparait à la commissure de mes lèvres tandis que j’incline légèrement la tête sur le côté « C’est dans votre habitude de poser une question, puis d’y répondre ensuite » Mon intervention déclenche un rire général. Je les connais ces petits malins, ils interviennent simplement pour démontrer leur apparente intelligence, leurs propres observations, mais ne se posent pas réellement de questions, ne désirent pas véritablement approfondir un point…Je claque ma langue contre mon palais avant de reprendre, plus sérieux (du moins autant que je puisse l’être) « Je vous dirais que…En fait, l’entreprise peut contre-attaquer les évolutions défavorables en employant une stratégie défensive, mais… au long terme, ce n’est pas ce qui devient un avantage. Le respect des normes environnementales, même si au départ elles demandent un lourd investissement, peut devenir un atout majeur, une carte du jeu d’une entreprise.  Une bonne entreprise va anticiper les évolutions pour ne pas se laisser surprendre… Selon moi, une compagnie qui désire survivre dans notre siècle doit en fait adopter une stratégie offensive et c’est à ce moment-là qu’elle aura un avantage de plusieurs milles sur son adversaire, sur ses concurrents. »  Je me recule, plonge mon regard dans celui de l’arrogant « Ai-je répondu convenablement à votre question? »

***

Je rattache le bouton de ma veste, réajuste le col de ma chemise ouvert, et reprends ma marche, le menton levé vers les maisons colorés du quartier. Deux jeunes en vélo me frôlent de justesse, ce qui m’amène à faire un bon sur le côté. Je passe devant un groupe d’étudiantes des starbucks à la main, je laisse mon regard glisser sur leurs jambes étonnements longues et bronzées et les gratifie d’un clin d’œil ce qui amène des quelques gloussements et un ou deux « Pauvre idiot ». L’université d’été a tout de même ses bons côtés dans ce coin de la ville…Je me saisis de mon téléphone, fait glisser l’écran tactile, révélant les dernières nouvelles. 15 nouveaux emails, 3 appels manqués, 7 sms. Je clique sur l’enveloppe me menant à ma boite de messagerie, 5 nouveaux messages textes de la part de Maximilien, 1 de Juliet et 1 de Dimitri : tâche de ne pas foirer cette fois. Je ris pour moi-même en plein centre du trottoir sans me soucier des regards inquiets de quelques inconnus. Si aimable ce père…Me souhaiter bonne chance ainsi, je suis décidément très choyé. J'enfouis le téléphone cellulaire dans la poche de ma veste et relève la tête afin de regarder devant moi, mais je suis pris d’assaut par un éléphant s’étant probablement échappé du Zoo de la Louisiane. Je rebondis avance de deux pas. « Pas fait exprès ! » Je pivote « Encore heureux » Une blonde, peut-être fausse, des mèches roses partout, certainement fausses. J’ai soudainement envie de m’empiffrer de barbe à papa. « [color:6d74=#darkseagreen]OH !»  J’arque un sourcil, déjà agacé. « Ah » Bipolaire, schizophrène, simplement défoncée?  « Tu feras attention à l'avenir… » Douce menace lancée avec une profonde amertume. Je baisse les yeux sur mon costume, à l’endroit où elle avait déposé sa main : l’idiote. « Bravo ce costume vaut… » Je désigne ses fringues du bout de mon index « Plus que tout ça » Ça, un ça horrible. J’étais maintenant coloré en plus d’être heurté. Belle journée. « Le pressing devrait suffire, faut pas t’inquiéter.» Je lève les yeux, croise les siens un peu plus foncés que les miens « Un peu de javel pour toi devrait suffire aussi » Du bout du menton, je pointe sa chevelure clownesque. Je mène le bout de mes doigts jusqu’à la trace de peinture? Sur mon costar, je tente d’essuyer, en vain. Je grogne « Tu devrais te faire greffer un pied droit tiens. » Je pivote pour m’en aller.
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