Invité Invité  |  Sujet: Fill the world with hope, fill yourself with hope (+) Neil Lun 12 Aoû - 21:25 | |
| Le sourire aux lèvres, je descendis de cheval en poussant un soupir de contentement. Flash et moi avions bien travaillé aujourd’hui, et j’étais fière de lui. L’animal semblait le sentir, d’ailleurs, et il hennit de plaisir alors que je passais ma main dans sa crinière. Je lui souris doucement, et déposais un baiser entre ses oreilles, avant d’attraper sa bride, et de le mener jusqu’à son box, où je le brossais, le câlinais, et m’occupait de lui aussi longtemps que je le pouvais. J’avais toujours un pincement au coeur lorsque je quittais les écuries, avec ce sentiment qui me tordait les entrailles. A mes yeux, les chevaux n’étaient pas fait pour vivre enfermés entre des planches, et même si le centre avait une excellente réputation, et que les chevaux y étaient bien traités, ça me faisait toujours mal de devoir laisser Flash là bas. Pourtant, ce n’était même pas mon cheval. Juste un magnifique étalon que j’avais la chance de pouvoir monter aussi souvent que j’en avais envie. Et pourtant dans mon esprit, la frontière entre «propriétaire» et «cavalier invité» avait disparue depuis longtemps. Peut-être parce qu’Oscar me manquait, ou bien tout simplement parce que Flash était merveilleux, et qu’il y avait immédiatement eu une connexion entre nous. Enfin, je m’égare, je m’égare.
Enfonçant mon chapeau de cowboy sur ma tête, je souris à Kevin (qui baissa le regard comme à son habitude -mais j'aperçut néanmoins un progrès, ses lèvres frémirent, comme si son cerveau lui communiquait enfin qu’il avait le droit de me sourire en retour-) en sortant des écuries et enfonçais mes mains dans les poches arrière de mon short (ou plutôt ancien jean qui avait fait la rencontre avec une paire de ciseau, soft as cotton in some cut-off jeans avais-je envie de chantonner). Je traînais mes bottes de cowboy hors du centre équestre, et me perdit dans les rues de la Nouvelle Orléans.
Et en plus, pour une fois, je trouvais mon chemin rapidement ! C’était une grande première, qui aurait méritée d’être célébrée à grands coups de champagne (si j’avais les moyens d’acheter du champagne, et surtout du champagne à sabrer en signe de victoire, ce que je n’avais pas, vu que je n’avais pas les moyens de grand chose avec mon salaire de barmaid au Blue Note). Je poussais la porte de l’immeuble, gravis les marches jusqu’à mon appartement (appartement de Luke, c’est du pareil au même), et pénétrais à l’intérieur, fonçant sous la douche, tout en enlevant mes vêtements que je lançais aux quatre coins de la pièce (oui, j’avais une notion du rangement qui aurait fait frémir Anaëlle). Je laissais échapper un glapissement alors que l’eau froide se mit à couler, et me doucha rapidement, car visiblement, l’eau chaude était devenu un luxe que personne ne semblait pouvoir se payer dans cet immeuble, et m’échappais de la douche en grelottant de froid, m’enroulant dans une serviette en éponge, tout en faisant attention à ne pas glisser et m’exploser le genou sur le carrelage.
J’enfilais un haut pris au hasard dans mon armoire, un short en jean (tant qu’à faire, autant ne pas changer mes bonnes habitudes), sautait dans mes bottes, et ouvrit la porte du frigo pour en sortir une petite boîte, refermant la porte d’un coup de hanche, avant de m’échapper de mon appartement aussi vite que j’y étais entrée, mon chapeau de nouveau sur la tête.
Je hâtais le pas dans la rue, tandis que le vent s’engouffrait doucement sous la blouse rouge aux imprimés fleuris que Nikkie m’avait conseillé d’acheter, la dernière fois, quand elle m’avait traîné à sa suite dans les magasins (et que Shea avait bien entendu en horreur, car bien évidemment, tout ce que faisait Nikkie était démoniaque !). Mentalement, je récitais le plan que je m’étais dessiné plus tôt dans la matinée : Bourbon Street, tourner à droite... a gauche à la troisième intersection... Ne pas se perdre, c’était le mot d’ordre (et après sept mois dans la ville, je n’avais pas encore réussi à ne pas me perdre durant une semaine : mon record avait été trois jours).
Plus de trente-cinq minutes plus tard, après avoir paniqué seulement deux fois (pour rien, d’ailleurs), j’arrivais devant le garage à la devanture familière. Les quelques voitures stockées là, pour réparation, me faisaient penser à un vieux film en noir et blanc, ou un pseudo film d’horreur comme Luke avait toujours adoré en voir. Ou bien Cars.
Je me sentis soudain... Un peu nerveuse, et passant une main dans mes cheveux (ou plutôt ramenant quelques mèches derrière mes oreilles, ma main ne passait pas encore à travers mon chapeau), je ramenais mon chapeau sur l’arrière de mon crâne, afin de dégager mon visage, et m’avançais dans le garage. «Bonjour... Y’a quelqu’un ?» J’avançais la tête, jetant un coup d’oeil par dessus les voitures en me hissant sur la pointe de mes bottes. «... Nop ? Personne ?» J’agitais la petite boîte. «J’ai des cookies..» .. D’accord, ça pouvait paraître franchement pas du tout net mais... C’était le genre de chose qui, venant de Joy Williams, n’étonnaient pas, n’interpellaient pas. Natural. |
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