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La Chieuse et la Bête (+) Abigaïl

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MessageSujet: La Chieuse et la Bête (+) Abigaïl La Chieuse et la Bête (+) Abigaïl EmptyVen 30 Aoû - 22:47

    La Chieuse et la Bête
    WESLEY & ABIGAÏL

    .ReedNight

    «Mec, qu’est-ce que tu fais encore là ?» Je levais les yeux au ciel : il avait vraiment besoin de demander ? ... «A ton avis ?...» Son petit sourire en coin répondit à ma question : non, il n’avait pas besoin de demander. À chaque fois, c’était la même chose. Je traînais au boulot, je traînais dans les vestiaires, je traînais près de mon bureau, je traînais à la machine à café, je traînais au parking, jusqu’à ce que je ne puisse plus traîner autre chose que ma carcasse jusqu’au canapé de cette psy de malheur. «Tu vas être en retard !» Il me donna une claque sur le bras, et je lui répondis par un mouvement de tête digne d’un gamin de cinq ans, d’une grimace et d’un «hunn» qui aurait pu être l’unique moyen de communication d’un trisomique en pleine crise. Ça le fit rire (bah, au moins un que mon malheur amusait), et il sortit du commissariat, sa veste sur l’épaule. Je poussais un long, long soupir, et me laissait aller contre le dossier de ma chaise, passant une main sur mon visage, fatigué, agacé, de mauvaise humeur, soudainement.
    «Bah alors, Lane, qu’est-ce que tu fais encore là ?» Mais qu’est-ce qu’ils avaient tous, ce soir ! Je pivotais sur mon siège, sourcils froncés, visage fermé. Même le joli visage de ma collègue ne suffit pas à me dérider. «Vous vous êtes passé le mot ou quoi ?» Un sourire chaleureux (ou bien était-elle en train de se foutre de moi ?) vint adoucir son visage. «C’est pour ton bien !» Elle me tapota maladroitement le sommet du crâne de la main (c’était presque mignon, lorsque l’on songeait qu’elle avait mit KO un suspect qui tentait de se faire la malle quelques jours plus tôt d’un bon crochet du droit), l’air de dire «là, là, ce n’est qu’un mauvais moment à passer», et je capturais ses doigts entre les miens, la tirant doucement vers moi, tout en me relevant doucement, pour rapprocher mon visage du sien. «Si c’est mon bien qui t’inquiète, je connais plein d’autres façon de te rassurer...» murmurais-je d’une voix qui se voulait joueuse, et sensuelle. Regard langoureux, et tout et tout, j’étais un charmeur né, ma mère me l’avait toujours dit, les gens avaient rarement été capables de me résister. «Tu rêves !» Elle me repoussa, assez mollement, cependant, et je croisais mes bras derrière ma tête, mes biceps se contractant sous le coup du mouvement. «Tu dis ça maintenant...» Mais elle craquerait. Il suffisait de voir comment elle se mordait les lèvres, ou comment elle passait sa main dans ses cheveux en me disant que «je pouvais toujours rêver pour que ça arrive un jour» : comment on dit déjà ? La bouche dit non, mais les yeux disent oui ?

    J’avais fini par quitter le commissariat, cependant : à force de reculer, reculer, reculer l’échéance, j’avais fini par me faire mettre à la porte, et il ne me restait plus qu’à enfourcher ma moto, et conduire jusqu’au cabinet de cette chieuse. Je rentrerais bien chez moi, j’vous jure. Mais elle le marquerait dans son dossier, mon chef me gueulerait dessus un bon coup, et ce serait pas bon pour mon dossier (du moins ça fait plus d’un mois que le chef me bassine avec ça). J’n’avais rien à lui dire, à cette psy moi ! Et je n’allais sûrement pas lui parler de la mort du gamin. Ça, elle pouvait toujours se prendre ses bouquins de psychologie à la noix, et se les foutre dans l’cul (pardonnez la vulgarité). Alors, en gros, je perdais mon temps, elle perdait son temps, tout le monde perdait son temps, alors, à quoi bon ? Si elle n’faisait ça que pour l’argent, on s’arrangerait entre nous, elle écrirait que je n’manque aucune séance et que j’fais des progrès formidables, et je pourrais faire autre chose de mes soirées. Sortir, rencontrer de jolies filles, par exemple. Pourchasser les méchants, ou dormir, aussi. Manger. Tout un tas de trucs qui m’venaient en tête, si elle voulait des arguments, j’en avais à la pelle.
    J’avais garé ma moto devant le cabinet, retirant mon casque en laissant échapper un grognement de mécontentement. J’avais monté les escaliers d’un pas lourd, bourru, visage fermé, et veste en cuir boutonnée jusqu’au col. J’avais failli ajouter les lunettes de soleil, mais il était plus de cinq heures, et le soleil n’était pas vraiment au rendez-vous, ce n’était donc pas la meilleure chose à faire : ça faisait un peu con, si vous voyez c’que j’veux dire.
    Je poussais la porte du cabinet du docteur Collins, et balançait mon casque sur le canapé. Il rebondit dessus, et tomba à terre, dans un grand bruit. «Y’avait de la circulation.» raillais-je. J’avais près de quinze minutes de retard, et je trouvais que c’était encore trop peu. La prochaine fois, je prendrais deux cafés, puis j’irai aux toilettes afin d’éliminer tout ce café... Et la fois d’après encore, je reprendrais un café après tout ça. Bonne idée, nan ? Je déboutonnais ma veste, la retirait, la laissant tomber sur le fauteuil où mon casque était supposé siéger, et je m’affalais sur le canapé, croisant les mains sur ma poitrine, fixant le plafond. «C’est bon, chui prêt à encaisser, allez y, balancez moi votre baratin habituel.» Wesley Lane, policier exemplaire, citoyen modèle, gentillesse et politesse incarnée : ça ne faisait pas de doute, ma mère devait se demander ce qu’elle avait fait au ciel pour mériter pareil garnement, tandis que mon père devait tellement se retourner dans sa tombe que ça faisait un ventilateur pour asticot.
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Abigaïl Collins
Abigaïl Collins
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MessageSujet: Re: La Chieuse et la Bête (+) Abigaïl La Chieuse et la Bête (+) Abigaïl EmptyDim 1 Sep - 14:57

« Il est en retard, peut-être que cette fois il ne viendra vraiment pas. Nous devrions peut-être arrêter d'attendre » Je lève les yeux vers mon assistante avec le sourire si doux qui me caractérise si bien. J'hoche la tête avant de lui répondre. « Non non, il viendra. Il éprouve juste le besoin de se faire remarquer et d'attirer l'attention, mais il viendra. » Je réponds, confiante. Je note malgré tout la petite déception dans son regard. Un patient en retard et c'est nous qui devons rejoindre nos foyers très tard. Contrairement à elle, ne m'attendent à la maison qu'un chat et un fiancé qui n'aura même pas remarqué mon absence ; elle, elle a des enfants, le genre de contrainte à cause desquelles on ne peut se permettre de rester tard au travail. Je la comprends, avant qu'elle ne quitte la pièce je reprend donc la parole. « Vous pouvez rentrer chez vous. Je peux l'attendre seule et puis, il ne devrait pas tarder. » Elle m'observe, elle hésite. Elle sait que je ne dois pas rester seule ici sous peine d'y passer la nuit. Mais finalement, ses enfants l'emporte sur sa conscience professionnelle. Elle me remercie, referme la porte et moi, je peux continuer à ranger mes dossiers comme je le faisais avant son arrivée. Après tout, pourquoi penser de suite qu'il ne viendra pas. Il n'a que dix minutes de retard et le connaissant, il s'est probablement tiré une balle dans le pieds pour avancer le moins vite possible. Wesley - mon patient - tient sûrement trop à sa carrière pour ne pas venir, c'est une certitude. Je lâche tout de même un soupir, parfois j'aimerais que les choses ne soient pas aussi compliqués. Mais si tout était facile, les gens iraient bien et ma profession n'aurait pas lieu d'être. « Bon, et bien bonne soirée. J'ai appelé votre fiancé, il passera vous chercher pour que vous ne partiez pas trop tard. » Nouveau sourire, la voilà sa conscience professionnelle. « Merci, il ne fallait pas. Je n'avais pas l'intention de rentrer tard, j'attends encore un peu. Bonne soirée. » Je la remercie. Je m'en rends compte, parfois mon entourage est vraiment trop au petits soins.

Les minutes passent, un grand fracas me fait sursauter. Quelque chose est tombé au sol et cela ne vient pas de moi. Je me retourne et aperçoit Wesley dans mon bureau, ainsi que son casque de moto au sol, sûrement le responsable du vacarme. Je ne dis rien. Je ne vais pas râler, il est arrivé après tout. J'observe mon patient qui s'installe l'air énervé. Cela sonne faux, cet air réfractaire, mais si ça l'aide, je n'en fais pas la remarque; et puis si je la faisais, ça serait certainement pire et je ne suis pas maso au point de me compliqué la tâche. «Y’avait de la circulation.» lance t-il. Evidemment, aurais-je eu le culot de l'accuser de mauvaise volonté ? « Bonsoir Wesley » Je dois simuler l'air d'être assez crédule pour le croire, ou bien je vais me contenter de ne pas relever l'information. Passons le retard, le saluer suffit. Je termine rapidement de ranger mes dossiers, on ne va pas perdre plus de temps. Je m'assieds en face de lui, sans un mot prête à commencer. «C’est bon, chui prêt à encaisser, allez y, balancez moi votre baratin habituel.» Mon sourire se dessine à nouveau face à ce jeune homme aussi capricieux qu'un enfant. A croire qu'après un mois, il n'a pas compris qu'un air renfrogné ne me fait aucun effet. « Nous allons commencer Wesley, vu que vous semblez disposé à prendre votre temps on ne va pas se presser non ? » dis gentiment, c'est presque agaçant. « Dois-je vous rappeler que le but de ces séances est de vous entendre parler vous, votre supérieur n'en a que faire de mon " baratin " » Je m'installe dans le fond du fauteuil, croise les jambes et l'observe dans l'attente de l'entendre. Décidement, les choses ne seront jamais simple. Je ne soupire pas. Je ne montre rien d'autre qu'un peu de bêtise et de gentillesse. « Et bien, vous n'avez rien à dire. Comment s'est passé votre journée ? J'imagine qu'elle a été fatiguante, d'où l'envie de rentrer chez soi non ? »
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