Sujet: j'additionne les addictions / nikkie Mer 4 Sep - 20:46
Thomas grilla sa dixième cigarette en moins de vingt minutes. Il n'arrêtait pas de se craquer les doigts et ne savait vraiment pas quoi faire. D'habitude il aurait travaillé sur ses compositions, cependant il n'était pas capable d'aligner trois mois ou bien trois notes. Il pouvait aussi jouer avec Kiki, sauf que depuis que le vétérinaire lui avait dit qu'il avait une hernie, il n'osait plus -même si ce n'était en soit, pas très grave et qu'il ne risquait pas grand-chose à jouer avec lui. Il aurait aussi pu sortir avec ses amis. Mais de tous, il était le seul à avoir été envoyé en désintoxication et forcément, il n'avait pas envie de voir tous ses copains pas compréhensif pour deux sous se rouler des joints devant lui. Il aurait aussi pu appeler Shea, se détendre avec une partie de jambes en l'air. Mais depuis qu'elle et Cole couchaient plus au moins officiellement ensemble, on pouvait dire que ça avait refroidit le jeune homme. Si à la base il ne comptait pas du tout prendre de bonnes résolutions à son retour chez lui, maintenant il le voulait. Il s'était rendu compte du problème de la drogue qu'après avoir arrêté. Il était plus concentré, plus posé, au travail il pouvait discuter plus facilement avec ses clients, et puis sa tête aussi, ses grandes cernes avaient disparu, son teint était frais. Il s'était alors rendu compte de toutes les conséquences qu'avait la drogue sur lui. Et pour la première fois il avait envie de changer. Il voulait s'améliorer et savait qu'il ne remontrait la pente qu'à cette condition. Mais si en centre ce n'était pas SI dur -sauf les premiers jours qui avaient été infernaux- de retour chez lui c'était carrément horrible. Heureusement, Cole avait du passé pour vider l'appartement de son frère de toutes substances et donc, il n'avait plus rien sur lui, mais en racheter était si facile. Il en connaissait des dealers, notamment Crash qui le dépannerait sans même poser de questions. Et voilà ! Il recommençait à envisager cette possibilité. Il éteignit sa cigarette qui était finie à présent et se leva de son futon et fit quelques pas, les mains dans les cheveux. Puis ses grandes mains tatouées glissèrent jusqu'à son visage. Il eut soudainement envie de pleurer sans pour autant le faire, ce fut plutôt un gémissement plaintif qui s'échappa de ses lèvres. Son coeur battait, pompait, cognait. Il ferma très fort les yeux. Pourquoi faut-il que tout ce qui fait du bien soit mal ? Les fast-foods, les cigarettes, la drogue... Nikkie. Aarg ! Non, elle, elle était toxique jusqu'à l'os. Rien ne faisait du bien chez elle, absolument rien.
Rapidement, il étouffa. Après avoir fait les cents pas dans son appartement, après avoir ouvert les fenêtres en grand il ne se sentait toujours pas mieux. Il finit par attraper ses clés et quitta sans regret son appartement. Il passa rapidement dans le couloir, toujours un peu méfiant de son voisin tueur de chats qui ne lui avait absolument pas manqué durant sa ‘rehab’. Il arriva enfin dans la rue, à et cette heure tardive il ne faisait pas forcément bon de s’y promener. Mais on ne pouvait pas dire que Thomas et son mètre quatre-vingt-six et sa dégaine de musicos-tatoueur-en-herbe faisait « fragile et facilement attaquable ». Pourtant fragile, il l’était. Comme un pot déjà cassé et recollé. Comme la maison de bois affaibli par un ouragan trop fort, trop puissant. Dévastateur. Il finit par s’arrêter sur un banc, alluma une nouvelle cigarette, ça l’aidait à ne pas penser aux pétards. Mais ça ne le calma toujours pas. Il reprit sa route. Et sans trop comprendre pourquoi ni comment, il se retrouva à fontainebleau. Il enfonça les mains dans ses poches. Pas détendu, tel un badaux qui se promène gentiment, non il les enfonça profondément sentant ses muscles se tendre de plus en plus. Acheta un sandwich il jeta avant même de l’avoir finit, il fit deux fois le tour du pâté de maison et puis il s’arrêta devant l’immeuble. Celui de Nikkie. Il s’assit sur les marches, les bras sur ses cuisses, et la tête dans ses bras. Il était mal bon sang, mal ! Et normalement quand il était dans cet état il consommait un peu de weed, voire de la coke et ça allait mieux. Maintenant, il ne pouvait pas. Il sortit son téléphone et alla jusqu’à Crash dans son répertoire. Son pouce trembla. Mais au moment où il allait craquer une femme lui demanda de se pousser car elle voulait accéder à la porte du hall de l’immeuble. Au départ, Thomas se contenta de se décaler mais soudain : Retenez la porte ! Demanda-t-il subitement. Il se leva et entra dans le hall de l’immeuble. Il grimpa les marches d’escaliers et s’arrêta quand il arriva dans le couloir de Nikkie. Il s’entoura de ses bras et puis mit une main sur son front. Non il ne pouvait pas faire ça… Non.. il était tard en plus. Il s’adossa contre un mur et puis regarda la porte de Nikkie. Il fallait qu’il voit quelqu’un, il fallait qu’il parle, il fallait qu’on l’empêche de replonger. Tout de suite. Et une fois que la décision fut prise, il fonça jusqu’à la porte et donna des grands coups. Des que la porte s’ouvrit il regarda la petite blonde, en tenue de nuit, il la regarda, avec de la détresse dans son regard. Ca n’allait pas. Vraiment pas. J’ai besoin de… quelqu’un ? parler ? d’une amie ? de.. d’un joint. J’pète un câble Nikkie. Bonsoir, au fait.
Nikkie Lewis
Moi j’ai même vendu mon âme au diable, pour ton sourire.
Sujet: Re: j'additionne les addictions / nikkie Mer 4 Sep - 22:09
❝ Il ne faut jamais faire à la place de quelqu'un ce qu'on voulait seulement l'aider à faire. ❞
On ne pouvait pas dire que la soirée de Nikkie avait été exceptionnelle. Elle avait appelé Cole pour qu'ils se voient, car ça faisait un petit moment maintenant qu'ils ne s'étaient pas vu mais il n'avait pas été très réceptif. Il avait semblé distant, agacé par l'appel de sa copine, comme s'il était pressé et qu'elle le dérangeait. Elle lui avait alors demandé s'il était avec une fille, il avait nié mais s'était énervé aussitôt et avait menacé de raccrocher. Mais Nikkie n'avait pas abandonné et avait amené le cas Thomas sur la table, lui demandant s'il était aller voir son frère depuis qu'il était rentré. Le long soupire qu'avait lâché Cole était aussi clair qu'un très net "non". Elle s'était alors mise à lui hurler après, le traitant de frère indigne, lui disant qu'il était injuste avec son frère, que Thomas avait besoin de lui. Mais Cole n'entendait pas. Il n'avait fait que crier lui aussi, lui demandant depuis quand elle se souciait tant de Thomas, depuis quand elle se mêlait de leurs affaires fraternelles et qu'est-ce que ça pouvait bien lui foutre au fond. Nikkie n'avait rien trouvé à répondre à cela et, agacée, elle avait raccroché. Cole avait bien essayé de la rappeler et lui avait envoyé plusieurs messages, mais elle n'y avait pas répondu, pire encore, elle avait coupé son téléphone. Elle s'était attendu à voir son copain débarquer en furie, mais non, rien. Sûrement avait-il préféré aller s'envoyer en l'air avec la pétasse qui lui tenait compagnie ce soir. Nikkie ruminait mais, étrangement, aucune larme ne coula ce soir. Elle qui était pourtant une véritable fontaine. Mais là, non, c'était trop. Il n'y avait que de la colère et un sacré ras-le-bol. Elle était lasse de toutes ces disputes vaines et inutiles.
Après avoir prit une longue douche, elle se prépara un sandwich rapide au nutella, grignota un bout de saucisson au passage, bu quelques gorgées de soda directement à la bouteille et décida d'aller se coucher. Rester debout n'aidait en rien. Elle ne faisait que cogiter et ruminer, ce qui était néfaste pour son système nerveux. Enfilant un petit short et un débardeur pas loin de deux fois trop grand pour elle, elle se glissa ensuite sous ses draps, tira la couverture jusqu'au dessus de sa tête et lâcha un long soupire. Après avoir longuement tourné sur elle-même, s'être emmêlée une quinzaine de fois dans les draps, les avoir remit en place en donnant des coups de pieds et en râlant, elle finit par trouver le sommeil. Malheureusement, ça ne dura pas longtemps. Peut-être une heure ou deux après s'être endormie, un bruit sourd la réveilla en sursaut. Elle se redressa dans son lit et frotta ses yeux, un peu déboussolée. Pensant qu'elle avait tout simplement rêvé, elle se rallongea, mais de nouveaux coups se firent entendre et cette fois-ci, elle pu les analyser. Quelqu'un frappait à sa porte. Un peu inquiète à cause de l'heure, elle se rassura en se disant que c'était très certainement Cole qui avait finit par venir, après s'être "soulagé". Elle poussa ses couvertures et quitta sa chambre pour rejoindre la porte d'entrée, encore un peu dans les vapes et plutôt mécontente d'avoir été tirée de son lit après la galère qu'elle avait connu pour s'endormir. Elle ouvrit la porte d'un geste sec, affichant une mine énervée, s'apprêtant à accueillir Cole comme il le méritait. Mais au lieu de ça... Thomas ?! Ses traits s'adoucirent aussitôt et ses yeux s'écarquillèrent. Mais qu'est-ce qu'il faisait là ? Et il semblait être dans un sale état. Inquiète, elle fronça les sourcils. C'était la première fois qu'il venait de lui même chez elle, sans qu'elle ne l'y ait obligé ou qu'elle ait donné une soirée. J’ai besoin de… de.. d’un joint. J’pète un câble Nikkie. Il fallut quelques secondes à Nikkie pour réagir. Thomas était en train de lui... demander de l'aide ? Il était venu spontanément la voir alors qu'il avait besoin d'aide ? Elle croyait rêver, halluciner. Était-elle seulement réellement réveillée ? Elle finit par se reprendre et se décala de la porte pour le laisser entrer. Elle posa une main dans son dos et l'incita à pénétrer chez elle. Rentre Thomas, rentre. Toujours une main dans son dos, elle le conduisit jusqu'au canapé du salon et l'installa dessus. Puis, elle se précipita dans la cuisine et lui remplit un grand verre d'eau fraiche qu'elle lui ramena tout aussi rapidement. Puis, elle s'assit à côté de lui, le regard soucieux. Tu as bien fait de venir Thomas. A vrai dire, même dans ses rêves les plus fous elle n'aurait jamais espéré ça. Que Thomas résiste et vienne la voir pour tenir le coup. C'était au-dessus de tout. Elle se mit à lui caresse doucement le dos, comme le ferait une mère inquiète par son fils malade. Je.. je m'y connais pas trop en crise de manque, mais je me suis renseignée un peu pendant que tu étais en cure. Et ça va passer Thomas. Dans quelques minutes se sera finit, il faut juste tenir encore un peu. Du moins, c'est ce qu'elle avait cru comprendre dans les bouquins qu'elle avait lu à la bibliothèque. Sa main remonta jusque dans ses cheveux et elle approcha sa bouche de son oreille pour lui murmurer : Je suis fière de toi, Thomas. Ouais, elle était terriblement fière de lui sur ce coup-là. Il avait fait un énorme pas en avant et elle espérait qu'il s'en rendait compte. Son regard se posa sur le visage meurtrit de Thomas qui semblait vivre un véritable calvaire à cet instant et pourtant, étrangement, elle ne put penser qu'à une seule chose : à quel point il était beau. Et elle se maudissait d'avoir de telles pensées.
Nikkie était surprise de voir Thomas à une heure si tardive. Non, en fait ce n'était pas vraiment ça le souci, c'était surtout que le jeune homme ne passait jamais la voir. Du genre, vraiment jamais ! Pourquoi le ferait-il ? Il n'en avait jamais eu envie auparavant. Nikkie était une chieuse, une insupportable gamine qu'il voulait tenir le plus loin possible de lui. Et puis ces derniers mois, il lui était arrivé d'en avoir envie. Entendre des vannes sur Kiki, parler et se rassurer au sujet de Cole. Oui il lui était arrivé d'hésiter à lui envoyer un message. Mais jamais il ne l'avait fait. Parce qu'ils étaient Nikkie et Thomas, ils étaient incompatibles, incapable de cohabiter sur le même hémisphère. Mais depuis la cure, depuis les séances de psy, depuis qu'il ne planait plus à quinze milles pieds, c'était différent. Elle lui semblait être la seule qui écoutait quand il parlait. Si les autres entendaient, elle, elle écoutait. Elle comprenait. Peut-être parce qu'elle aussi avait une sale addiction dont elle devait se débarrasser. Son amour dévastateur pour Cole dont elle semblait enfin voir les faces cachées. Quoi qu'il en soit, quand elle ouvrit la porte, d'abord choquée elle proposa tout de suite à Thomas de rentrée. Douce et rassurante. Mais Thomas, rassuré, il ne l'était pas. Sans un mot il entra dans l'appartement et commença à marcher jusqu'au canapé, une main sur son épaule qu'il massait nerveusement, avant d'arrêter et de s'ébouriffer les cheveux. Tu as bien fait de venir Thomas. dit-elle, maternelle. Mais l'ex-toxico n'en était pas aussi convaincu. Plus il restait dans cet appartement, plus ça lui semblait être une mauvaise idée. Quelque chose de mal. Il ferma les yeux, et s'enfonça dans le canapé en se mettant les mains sur les yeux. Voyant la détresse de son visiteur nocturne, Nikkie tenta de trouver les mots. Je.. je m'y connais pas trop en crise de manque, mais je me suis renseignée un peu pendant que tu étais en cure... Il retira les mains de ses yeux et tourna la tête vers Nikkie, fronçant légèrement les sourcils. Elle s'était renseignée pendant qu'il était en cure ? Qu'est ce que cela voulait dire ? Qu'elle s'inquiétait vraiment, qu'elle voulait vraiment aider ? Thomas ne la lâcha pas des yeux. Il lui semblait que c'était la première fois qu'on était vraiment intéressé par lui. Kate mis à part. Kate avait été la seule pour qui il comptait vraiment. La seule à s'inquiéter, la seule à lui demander si ça allait en attendant une réponse sincère derrière. Et il se souvenait encore de ces nuits au parc du quartier, sur le tourniquet, complètement déglingués par la Marie-Jeanne, à regarder le ciel avec elle. Oui, Kate avait été la seule pour qui il se sentait exister. Et Nikkie aujourd'hui, réellement concernée, réellement affectée par ce qui lui arrivait. Il ne commenta pas mais ne cessa pas de la regarder alors qu'elle tentait, encore une fois, de le rassurer sur son état qui ne serait que passager. Mais il ne captait rien de ce qu'elle disait, il n'écoutait plus. Il se contentait de la regarder. Et elle s'approcha de lui. Son coeur s'arrêta. Qu'est-ce que... Dit-il à demi-voix. Mais elle ne s'arrêta pas et mit ses lèvres toutes proches de son oreilles pour murmurer. Je suis fière de toi, Thomas. Son coeur redémarra et il sursauta à moitié. Il se redressa sur le canapé. OK, stop ! S'écria-t-il avant de se lever d'un bond. Il commença à faire les cent pas. Nerveux. Fière de moi ? T'es fière de moi ? Ouais, y a carrément de quoi être fière ! J'suis... j'suis là entrain de.. de pleurnicher pour ma dose. J'ai qu'une envie c'est de retourner l'appart pour voir si y a pas un joint qui traine. J'serais prêt à te sniffer du sucre si t'avais une pipe à coke sur toi ! Il parlait vite et saccadé. Il se mit à rire, se trouvant ridicule au possible. Il n'arrivait pas à s'arrêter de marcher, ni de penser, ni rien! Tout allait trop vite dans sa tête. Il lançait des coups d'oeil furtifs à Nikkie, honteux d'être ce qu'il était, de penser ce qu'il pensait, de ressentir ce qu'il ressentait... Comment TOI tu peux être fière de moi alors que mon propre frère, mon frère JUMEAU pense que je suis le type le plus pathétique de la ville ? Hein ? POURQUOI t'es fière de moi Nikkie ? Il ne s'arrêtait toujours pas de marcher. Il paniquait, sérieusement c'était le bordel. Et ça n'allait pas s'arranger. Et puis d'abord je m'en fou ! t'entends Lewis ? Je m'en fou de toi ! il s'était arrêté de marcher cette fois et s'était mis face à elle, paniqué, mal, et il parlait trop fort aussi. T'es rien pour moi ok ? t'es RIEN, RIEN, RIEN ! Je m'en fou ! J'ai pas besoin de toi Nikkie, t'as compris ? J'ai pas besoin de toi ! il répétait ça tant de fois que c'était tout sauf crédible. Il le criait, le martelait dans son cerveau pour que ça l'imprime, le grave dans un coin. Il n'avait pas besoin d'elle, ah ça non ! Et il se fichait de ce qu'elle pensait. Oui, oui, complètement même ! Du moins c'est ce qu'il criait pour convaincre tout le monde ici, même lui. Surtout lui. Foutue cure, foutue séance de psy, foutue psy tout court ! Maintenant c'était la merde, le bordel, le bin's ! Et il ne pouvait même plus faire taire toutes ces voix dans sa tête avec un peu trop de fumée d'un pétard.
Nikkie Lewis
Moi j’ai même vendu mon âme au diable, pour ton sourire.
Sujet: Re: j'additionne les addictions / nikkie Dim 15 Sep - 15:36
❝ Il ne faut jamais faire à la place de quelqu'un ce qu'on voulait seulement l'aider à faire. ❞
Nikkie parlait et Thomas semblait vraiment au plus mal. Elle avait encore un peu de mal à se remettre du fait qu'il était venu la voir elle plutôt qu'un autre. Il n'était pas allé voir Cole, ni même Shea ou qui que ce soit d'autre, non, elle. Et même si ça la dépassait un peu, parce qu'elle ne s'était attendue qu'à recevoir sa haine et sa colère en pleine face, elle était malgré tout contente qu'il lui fasse un brin confiance, qu'il la considère un peu autrement que comme l'ennemie numéro 1. Car si autrefois ça passait plutôt bien, maintenant les choses avaient changées. Ils n'avaient plus 12 ans, ni même 17. Ils rentraient doucement dans l'âge adulte et ils ne pouvaient plus se détester comme des gamins, ça n'avait plus de sens. Même si Kate était morte, même si Nikkie l'avait envoyé en cure, ça ne rimait plus à rien. La petite blonde commença à lui expliquer que ça allait sûrement passer, que ce n'était qu'une question de temps et Thomas s'était subitement mit à la fixer, comme si elle avait dit quelque chose d'incroyable, mais elle ne comprenait pas. Il ne la lâchait plus du regard, il semblait à la fois étonné et presque... touché, mais elle n'aurait pas pu le parier non plus. De toute façon, Nikkie ne voyait jamais quand elle s'investissait d'une telle façon qu'elle faisait plaisir à l'autre. Parce que pour elle c'était normal, une évidence, elle s'était toujours souciée de son entourage. Et bien souvent elle attendait qu'on fasse pareil pour elle le jour où elle irait mal, mais malheureusement elle était souvent déçue. Sa dévotion n'était pas contagieuse dirons-nous. Mais elle faisait avec et gardait son optimisme à tout épreuve. Ce fichu optimisme qui ne lui apportait que de nouvelles déceptions de jour en jour. Elle s'approcha de l'oreille du jeune homme pour lui souffler quelques mots, mais il eut un léger mouvement de recul. Qu'est-ce que... Souffla-t-il, visiblement étonné et méfiant à la fois. Mais Nikkie ne s'en soucia pas et continua son trajet jusqu'au creux de son oreille ou elle lui avoua être fière de lui, de tout ce qu'il avait accompli jusqu'à aujourd'hui. Cependant, Thomas n'eut pas la réaction escomptée. Il se leva brusquement, la repoussant au passage et il semblait en colère tout à coup. Nikkie fronça les sourcils, ne comprenant pas exactement ce qu'il lui prenait. OK, stop ! Fière de moi ? T'es fière de moi ? Ouais, y a carrément de quoi être fière ! J'suis... j'suis là entrain de.. de pleurnicher pour ma dose. J'ai qu'une envie c'est de retourner l'appart pour voir si y a pas un joint qui traine. J'serais prêt à te sniffer du sucre si t'avais une pipe à coke sur toi ! Pensant semblant que le jeune homme faisait une petite crise à cause de son manque, elle resta calme et souriante. Elle se mit à genoux sur le canapé et le regard plein d'espoir, elle prit la parole à son tour, refusant de se laisser démonter. Oui mais tu es là Thomas ! Tu n'es pas à trainer chez toi pour trouver le reste d'un vieux joint, ni quoi que ce soit d'autre, tu es ici et même si tu as des envies et c'est normal, tu luttes et c'est l'essentiel ! Nikkie parlait d'un ton entrainant, espérant ainsi calmer Thomas et apaiser ses angoisses. Il était évident que c'était difficile pour lui, un sevrage ne se faisait pas en 3 jours, ni même en 5 semaines. C'était une lutte perpétuelle, qui deviendrait plus facile au fil du temps, mais il y aura toujours une lutte. Sauf que voilà, les choses dérapèrent un peu et le discours de Thomas changea, devenant plus offensif. Comment TOI tu peux être fière de moi alors que mon propre frère, mon frère JUMEAU pense que je suis le type le plus pathétique de la ville ? Hein ? POURQUOI t'es fière de moi Nikkie ? La jeune femme le regardait marcher dans tous les sens sans trop savoir quoi répondre à ça. Elle sentait la colère de Thomas monter crescendo et elle craignait que quoi qu'elle réponde, ça n'aggrave encore plus les choses. Elle pourrait bien lui expliquer pourquoi elle était fière, elle n'était pas certaine qu'il entende ce qu'elle lui dirait. Elle cherchait ses mots à la virgule près, ne voulant faire aucune erreur, mais elle n'eut pas le temps de réfléchir plus longtemps, car déjà il enchainait et c'était de pire en pire. Et puis d'abord je m'en fou ! t'entends Lewis ? Je m'en fou de toi ! Le visage de la petite blonde se décomposa doucement alors qu'elle baissait les yeux, touchée en plein cœur par ce qu'il lui disait. Elle avait l'impression d'entendre Cole et c'était dur à encaisser. Elle ne disait toujours rien, cherchant pour le moment à gérer ses émotions pour éviter de se mettre à pleurer. Parce qu'elle était comme ça Nikkie, une émotion trop forte et les larmes ruisselaient comme une fontaine. Il se planta face à elle, faisant grimper l'intensité de ses propos et la jeune fille se sentait clairement attaquée, ce qui était fort désagréable. Et plutôt triste, aussi. T'es rien pour moi ok ? t'es RIEN, RIEN, RIEN ! Je m'en fou ! J'ai pas besoin de toi Nikkie, t'as compris ? J'ai pas besoin de toi ! Ça y est, elle pleurait, c'était plus fort qu'elle ! Il fallait que ça sorte, sinon une boule énorme venait lui bloquer douloureusement la gorge. Mais la colère était montée elle aussi et s'il voulait crier, ils allaient crier alors, Nikkie était plutôt une experte dans le domaine. Elle se leva sur le canapé et en descendit pour se retrouver debout face à Thomas, la tête relevée vers lui, clairement blessée mais elle ne se laissait pas démonter pour autant. Elle s'écria : T'en a rien à foutre de moi ?! Alors qu'est-ce que tu fais là, hein ? Pourquoi t'es venu me voir MOI si tu t'en fous ? C'est une manie chez les Baker de n'avoir rien à faire des gens qui s'intéressent à eux ou quoi ? Elle vint essuyer ses larmes avec son bras dans un mouvement nerveux et rapide, ne comprenant pas pourquoi il agissait comme ça, ni même ce qui avait pu déclencher ça. Aurait-il dit ou fait quelque chose de travers ? Elle ne voyait pas. Qu'est-ce qui te prend d'un coup Thomas ? Pourquoi tu t'énerves contre moi, je t'ai rien fait là ! Ça te rend malade que quelqu'un puisse être fier de toi parce que tu essayes de t'en sortir ? Elle détourna la tête, ravala ses sanglots et son visage se ferma doucement en signe de protection. Qu'est-ce qu'elle détestait être aussi fragile et émotive. J'essaye juste d'être gentille avec toi.. Mais visiblement, il ne voulait pas d'elle ni de sa gentillesse et c'était dur de se faire jeter comme ça. Elle s'éloigna de lui et vint se poster devant la fenêtre du salon dont les volets étaient toujours ouverts et se mit à fixer l'horizon, essayant de se calmer. Elle ne voulait pas se fâcher contre lui, elle avait trop peur qu'une dispute le pousse à bout et l'incite à refumer et c'était bien la dernière chose qu'elle voulait. Mais après ce qu'il venait de lui dire, c'était un peu dur de se maitriser. Surtout quand on s'appelle Nikkie Lewis et qu'on est la reine des scènes monumentales.
Sujet: Re: j'additionne les addictions / nikkie Dim 15 Sep - 17:39
Thomas pétait les plombs. Littéralement. Il ne savait plus du tout ce qu'il faisait, ce qu'il voulait, ce qui se passait. Et c'était sans doute à cause de la drogue. Non, vous savez quoi ? C'était même très certainement à cause de ça. Il était imprévisible, impulsif et sortait de ses gonds aussi facilement qu'on change de chemise. C'était d'ailleurs ce qui se passait, là, maintenant. Mais qu'est ce qui lui prenait aussi à Nikkie d'être aussi gentille et attentionnée ? Pourquoi tout ceci l'importait ? Pourquoi se sentait-elle aussi concernée ? Elle n'avait pas à l'être. Alors qu'elle arrête de jouer les bonnes sœurs, qu'elle arrête de donner autant d'attention et de crédit à un homme qui n'a jamais attiré l'attention de personne. Ce n'était pas bon pour la santé mentale dudit homme. Et alors qu'il criait pour essayer de tirer toute cette situation au clair dans sa tête, Nikkie écoutait. Elle changeait de position sur le sofa comme une enfant avec ses grands yeux de biches. Arrête de me regarder comme ça ! Avait envie de crier Thomas. Mais au lieu de ça il continuait à dire plein de choses insensées pour se rassurer lui-même. Parce que c'était plus simple de crier que de parler. De vraiment parler je veux dire. Mais entendre des cris n'étaient pas simple pour Nikkie. Elle était trop sensible, comme une grande brûlée. Elle était à vif cette fille. Et elle ressentait tout trop fort. Elle s'était mise à pleurer ce qui laissa Thomas interdit après son laïus criard. Et se fut au tour de la blonde de parler, blessée et triste elle s'écria : T'en a rien à foutre de moi ?! Alors qu'est-ce que tu fais là, hein ? Pourquoi t'es venu me voir MOI si tu t'en fous ? C'est une manie chez les Baker de n'avoir rien à faire des gens qui s'intéressent à eux ou quoi ? Thomas serra les dents une seconde pas enchanté le moins du monde par cette comparaison. Je ne suis pas Cole ! Siffla-t-il entre ses dents. Mais Nikkie n'avait pas fini de parler, bien au contraire. Après avoir balayé les lèvres de son visage d'un revers de manche, elle continua, ne comprenant définitivement pas le comportement de Thomas. Et pouvait-on l'en blâmer ? Il était du genre torturé comme garçon. Le genre à avoir pleins de trucs dans la tête. Des trucs qu'on ne soupçonnerait même pas l'existence. Qu'est-ce qui te prend d'un coup Thomas ? Pourquoi tu t'énerves contre moi, je t'ai rien fait là ! Ça te rend malade que quelqu'un puisse être fier de toi parce que tu essayes de t'en sortir ? Thomas se tut. Il n'était pas loquace comme garçon. S'exprimer sur ce qu'il ressentait : quelle horreur ! La fumette, c'était plus drôle. Et maintenant qu'il était seul avec ses sentiments et Kiki quand il rentrait le soir il avait trop de temps pour penser. Pour analyser ce qu'il ressentait et il avait tout ce poids sur l'estomac, cette boule de nerf qui n'arrêtait pas de grossir. Un jour, ça explosera, c'était sûr. Un psychologue vous dira qu'il valait mieux dire les choses chaque fois que vous l'avez sur le cœur histoire d'éviter des gros crevage d'abcès qui en foute partout sur les murs. Thomas n'était pas de cet avis. Il gardait les choses au fond de lui, se bloquait. Tant pis pour les séances de psychothérapie que ça lui coûterait. Et Nikkie, sans doute lassé d'avoir en face d'elle un mur de glace se ferma à son tour. Un peu peinée elle conclue : J'essaye juste d'être gentille avec toi.. Une ou deux lignes plus tôt je vous disais qu'un jour cette boule de nerfs que Thomas avait sur l'estomac exploserait ? Et bien voilà... Et bah ARRÊTE Nikkie ! Arrête d'essayer d'être gentille avec moi parce que tu rends tout plus compliqué ! Et si tu te demandes pourquoi je suis venu te voir et bah c'est parce que j'ai envie de te voir. Genre tout le temps ! Parce que j'pense à toi et tu veux pas sortir de ma tête ! MERDE NIKKIE ! Sors de ma tête ! Je tiens à toi. Beaucoup OK ? Et ouais, pas la peine de le dire, je le sais ! T'es avec Cole. Et c'est un connard mais il t'aime, j'le sais qu'il t'aime et c'est pour ça que ça me rend dingue tout ça. Quand je suis avec toi j'peux pas être moi-même parce que je réfléchis à chaque mot que je peux ou ne peux pas dire comme si j'allais trahir je-sais-pas-qui si j'étais trop proche de toi! Et puis j'suis sensé te détester c'est ce que je fais moi dans la vie : j'te déteste ! Je passe mon temps à te détester alors.. ne plus te détester ça fait bizarre OK? J'me rend compte de trucs et ça me rend malade parce que je devrais pas vouloir ce que je veux, je devrais pas penser ce que je pense ! C'est mal ! A cause de Cole, à cause de ce truc avec Kate... C'est mal à tous les niveaux ! Mais toi t'es là, t'es gentille et attentionnée et... merde t'es là pour moi Nikkie. T'es toujours là pour moi et du coup en ce moment t'es la seule personne que j'ai envie d'avoir près de moi. Mais chaque fois que j'te vois.. ça me démoralise. Parce que je sais que quoi qu'il arrive toi et moi ça sera jamais possible. On peut pas se fréquenter ou être proche ou je sais quelle connerie et ça me rend dingue ! Oui, si la boule de nerfs de Thomas exploserait ça donnerait ça. Mais comme je vous le disais, il n'était pas loquace comme garçon et parler de ses sentiments il ne savait pas faire. Alors même s'il savait très exactement ce qu'il avait envie de dire à ce moment précis : il ne dit rien. Il se contenta de la regarder se diriger vers la fenêtre, triste et larmoyante. Et il ne fit rien. Il se contenta de prendre une grande inspiration et tenta de se calmer de mettre sur pause son cerveau bouillonnant. Après quelques longues secondes de silence morbide, Thomas reprit du mouvement et fit quelques pas jusqu'à Nikkie, s'arrêtant au milieu du salon. C'est dur. Dit-il seulement. C'est dur de vouloir quelque chose, de vouloir vraiment quelque chose tout en sachant qu'il ne faut pas parce que c'est mal. Oui, c'était dur, c'était dur de ne pas pouvoir avoir ce qu'on veut. Thomas sortit alors de sa poche son paquet de cigarette, triste compensation. Il aurait préféré un bon joint mais c'était impossible, il devait tenir, encore un peu jusqu'à ce que son envie ne lui brûle plus l'estomac. Jusqu'à ce que plus rien ne brûle. Il alluma sa cigarette et puis se laissa tomber sur le canapé à nouveau. Il se mit à réfléchir. Cela faisait huit ans qu'il vivait dans une sorte de bulle. Tout ce qu'il avait à faire c'était ruminé, penser que l'amour était mort en même temps que Kate, ne parler à personne, ne pas avoir d'amis, fumer à outrance et parfois faire même pire.. On venait d'éclater sa bulle. Alors qu'il était resté bloquer en 2005 dans sa tête on l'avait téléporté en 2013 où il était censé avoir réapprit à vivre, où il était censé passer à autre chose. Il profita de sa cigarette sans parler, sans rien dire ni rien regarder. Ses yeux fixaient le vide sans expression particulière. Et puis, d'un coup il ajouta : J'ai pas envie de rester seul ce soir. Alors je sais que je suis un Baker et que j'envoie chier les gens qui s'intéressent à moi mais.. Il se stoppa une seconde, et sans regarder Nikkie il finit : .. Juste j'ai pas envie d'être tout seul.
Nikkie Lewis
Moi j’ai même vendu mon âme au diable, pour ton sourire.
Sujet: Re: j'additionne les addictions / nikkie Dim 15 Sep - 18:18
❝ Il ne faut jamais faire à la place de quelqu'un ce qu'on voulait seulement l'aider à faire. ❞
Je ne suis pas Cole ! Pesta-t-il, de toute évidence blessé par cette comparaison peu valorisante. Et ce, même si aux yeux de Nikkie le jumeau Baker était un dieu. Quoi que, maintenant la jeune fille redescendait doucement de son nuage et ça faisait mal. Quoi qu'il en soit, Nikkie le pensait. Elle ne comprenait pas ce qu'ils avaient dans cette famille à être aussi coincés et désagréables, mais ça devenait usant à force. Usant d'être gentille et de ne rien recevoir en retour. Usant d'être la pauvre conne de service que tout le monde utilise quand il a besoin avant de la jeter sur le bord de la route, comme on abandonne un chien avant de partir en vacance. C'était presque humiliant même. Alors c'est vrai, Thomas n'avait pas encore atteint le niveau de son frère, mais s'il continuait ainsi il ne tarderait plus. Et Nikkie était un peu déçue, parce qu'elle avait toujours été persuadée que Thomas n'avait pas hérité de ce trait de caractère. Que c'était un écorché vif certes, pas toujours le plus sympathique du monde, mais au moins il jouait franc jeu. Mais là, depuis quelques temps, il devenait incompréhensible et adoptait de plus en plus la même attitude que Cole. Et croyez-le, Nikkie en avait déjà bien assez avec un, pas besoin que le deuxième s'y mette aussi. Et elle ne parvenait pas à rester calme, tout ça, ça lui mettait les nerfs à vifs. Alors elle aussi elle criait et elle gesticulait, parce que ça l'agaçait de se faire jeter comme une malpropre, sans raison apparente. Et à cet instant, elle ne savait plus si elle avait eu raison de faire tout ça. S'inquiéter pour lui, se mêler de sa vie sans son accord, se rapprocher pour l'aider.. Parce que là, à cet instant, ça faisait mal. Et elle en avait marre d'avoir mal. Et puis visiblement, le rapprochement n'était pas aussi bien vécu du côté de Thomas, qui se montrait bien souvent réticent. Elle essayait de comprendre, elle pensait à Kate et tout ça, mais au fond, non, elle ne comprenait pas vraiment. Ça lui restait en travers de la gorge qu'il la repousse autant. Enfin, un instant il se montrait gentil et faisait même un pas vers elle, mais après c'était la crise et le retour au point de départ. Nikkie était un peu paumée à vrai dire, elle tentait de se débrouiller au milieu de ce bordel, mais elle pataugeait. Et puis, c'était le bordel dans sa tête aussi, sans qu'elle ne sache vraiment expliquer pourquoi. Quoi qu'il en soit, elle finit par se calmer un peu et s'éloigna de lui, car si elle continuait à le regarder elle avait se remettre à crier comme une hystérique. Un long silence s'en suivit et elle l'entendit s'approcher. Elle tourna un peu la tête vers lui, le zyeutant de profil, un peu étonnée qu'il ne soit pas encore partit en courant et en claquant la porte derrière lui après l'avoir insulté une dernière fois, pour la forme. C'est dur. Elle baissa les yeux, bien consciente que c'était dur en effet, mais est-ce que ça justifiais cette attitude ? C'est dur de vouloir quelque chose, de vouloir vraiment quelque chose tout en sachant qu'il ne faut pas parce que c'est mal. Elle soupira, se disant que finalement, elle avait peut-être été injuste avec lui, qu'elle s'était emportée trop vite et qu'elle aurait dû essayer de le calmer plutôt que de hausser la voix elle aussi. Mais ça, c'était plus facile à dire qu'à faire quand quelqu'un s'en prenait à vous. Cependant, elle ne bronchait toujours pas, les lèvres serrées, un goût amer dans la gorge. Et la petite blonde était à mille lieues de deviner ce qu'il se passait réellement dans la tête de Thomas, de deviner qu'elle était aussi une des causes de ses soucis. Comment pourrait-elle y penser de toute façon ? Ça semblait improbable. Elle l'entendit s'éloigner, il s'alluma une cigarette et se laissa tomber dans le canapé. Elle vint essuyer complètement son visage et frotta un peu ses yeux, encore engourdis par le sommeil. J'ai pas envie de rester seul ce soir. Alors je sais que je suis un Baker et que j'envoie chier les gens qui s'intéressent à moi mais... Juste j'ai pas envie d'être tout seul. Nikkie tourna la tête vers lui, c'était la première fois qu'il lui disait qu'il n'avait pas envie d'être tout seul. D'ordinaire, c'était totalement l'inverse en fait. Décidément, la nuit était riche en surprises. De vraies surprises déconcertantes. Elle se radoucit et décroisa ses bras pour venir finalement s'asseoir à côté de lui, sans le regarder non plus. J'suis désolée, j'aurais pas dû réagir comme ça. J'imagine que ça doit être dur oui, j'aurais dû être plus compréhensive. Nikkie ou l'art de se remettre tout le temps en question. Elle déglutit et repris, toujours aussi doucement. Mais par contre... Elle déglutit et se mordit la lèvre inférieure, un peu hésitante. Et finalement, elle leva la main et attrapa délicatement le visage de Thomas pour l'obliger à la regarder, elle détestait avoir la sensation de parler dans le vide. Ne dis pas que t'en as rien à foutre de moi si c'est pas le cas. Il fallait dire que c'était le genre de choses carrément blessantes en fait. Elle se figea doucement, réalisant alors que son visage n'était plus qu'à quelques centimètres du sien et qu'elle le tenait toujours. Son regard se perdit dans le sien durant quelques secondes et elle se sentit fébrile, un truc encore inconnu jusqu'à aujourd'hui, inconnu avec Thomas en tout cas. Elle le relâcha subitement et s'éloigna en se laissant tomber au fond du canapé. Son estomac se noua alors qu'une étrange chaleur l'envahit. D'une voix lointaine, comme si elle était perdue dans ses pensées, elle souffla : Tu peux rester ici autant que tu veux, t'es le bienvenue. Elle replia ses jambes nues pour les ramener contre sa poitrine et elle déposa son menton dessus, songeuse. Réalisant qu'elle portait un pyjama qui en dévoilait pas mal, pour la première fois elle se sentit un peu gênée, se souciant de ce qu'il pouvait penser d'elle. C'est là qu'un souvenir lui revint en mémoire et une question la démangeait. Elle tenta de résister un moment et puis, finalement, ce fut plus fort qu'elle. Tu t'en souviens sûrement pas, mais un jour, enfin quand t'as fait ton espèce de bad.. Tu m'as dit un truc et.. enfin je me demandais si tu le pensais vraiment ou si c'était juste ton état qui te faisait dire n'importe quoi. Elle tourna la tête vers lui, collant cette fois-ci sa joue contre ses genoux, tandis que quelques mèches de cheveux venaient lui barrer le visage. A mi-voix, elle demanda finalement : C'est vrai que tu me trouves jolie ? Thomas lui avait toujours dit qu'elle avait un corps d'enfant et bref, il lui avait toujours fait clairement comprendre qu'elle n'était pas du tout son genre de filles. Voilà pourquoi, quand il lui avait dit qu'elle était jolie, elle avait été presque choquée et avait eu du mal à le croire. Et là, sans trop qu'elle sache pourquoi, elle avait besoin de connaitre la vérité, histoire d'être fixée.
Sujet: Re: j'additionne les addictions / nikkie Mer 25 Sep - 10:42
Assit sur le canapé, Thomas faisait le point et essayait de démêler ce qui se passait dans son esprit torturé. Finalement, être en cure ce n'était pas si mal. Là-bas il était comme un ado. On s'occupait de lui, on lui disait à quelle heure se lever, manger, prendre des médicaments, faire un tour dehors, à quelle heure se réunir pour les réunions de groupes, à quelle heure téléphoner à sa famille (Cole manquait la plupart de ses appels, il s'était contenté de laisser des messages la majorité des fois) et puis il y avait les psy, qui se faisaient des opinions un peu trop hâtive pour Thomas mais au moins, c'était eux les analystes. Ils tiraient des conclusions sur ce qu'il disait et basta, lui il n'avait pas à y penser. Ici, il devait tout faire, tout seul, sans aide. Et il était dur de faire le tri entre tout ce qu'il ressentait. Son manque de drogue, sa solitude, sa vie, ses relations avec Cole, avec Shea... avec Nikkie. Il était légèrement dépassé. C'est ce qu'il essaya de dire à Nikkie. Que c'était dur pour lui. Tout ça, elle. Elle sembla s'en vouloir d'avoir secoué ainsi le pauvre toxico encore en réhabilitation. Ne se doutant pas une seconde qu'il n'y avait qu'une drogue dont il essayait de se détacher. Elle se calma bien sûr, fidèle à elle-même. Trop gentille pour faire la tête. Trop gentille aussi pour lui dire de déguerpir alors qu'il demandait son hospitalité. Thomas bien que fatalement perturbé d'être dans l'appartement de celle qu'il considérait comme son ennemie jurée il n'y a pas si longtemps, préférait sa présence ici plutôt que la solitude de son appartement. Il en avait simplement marre d'être tout seul. Et c'est ce qu'il dit, texto. Nikkie vint alors à ses côtés. Il resta interdit avec sa cigarette. J'suis désolée, j'aurais pas dû réagir comme ça. J'imagine que ça doit être dur oui, j'aurais dû être plus compréhensive. Thomas haussa les sourcils hocha la tête, approbateur. Ouais, sacrément dur aussi. Et sinon, elle ne voulait pas aller un peu plus loin sur le canapé ? Bon, pour la transmission de pensées c'était loupée puisqu'elle fit exactement le contraire de ce qu'il voulait. Elle s'approcha davantage et pire encore elle s'empara du visage de Thomas qui ferma les yeux comme si ce contact faisait mal. Mais histoire de ne pas attirer les questions il finit par rouvrit les yeux pour les plonger dans ceux de Nikkie. Ne dis pas que t'en as rien à foutre de moi si c'est pas le cas. Thomas la regarda en silence. Non ce n'était pas le cas, évidemment que ce n'était pas le cas ! Il n'en avait jamais eu rien à foutre d'elle. Que ce soit en bien ou en mal elle comptait. Elle était dans sa vie depuis tellement de temps qu'il ne se souvenait que de manière floue d'une époque où il ne la connaissait pas encore. Cependant, il ne voulait pas répondre. Parce qu’aujourd’hui dire qu'il ne s'en foutait pas d'elle n'avait pas le même sens qu'auparavant. Il resta silencieux un moment mais Nikkie insistait du regard. Elle était de ces filles un petit peu cassé, un petit peu en vrac à cause de ces mecs qui descende à coup de 9mm leur estime d'elles. Elle avait besoin de l'entendre, elle voulait l'entendre. Voilà pourquoi, à demi voix, Thomas finit par dire : Ok, j'le dirais plus. Et d'un coup, Nikkie le lâcha et s'éloigna de lui. Enfin ! Thomas baissa les yeux comme s'il comprenait ce qui se passait. Qu'il comprenait ce malaise qui n'avait avant pas lieu d'être. Un peu absente elle lui accorda la permission de rester, pour remercier Thomas se contenta d'un signe de tête totalement inutile car, recroquevillée sur le canapé, Nikkie avait le regard perdu. Thomas s'enfonça à son tour dans le canapé et tira une nouvelle fois sur sa cigarette et fixa le plafond. Nouveau silence. Mais Nikkie semblait brûler d'envie de demander quelque chose. Et quand elle ouvrit la bouche, au début Thomas ne détacha pas ses yeux du plafond. Moins il la regardait, mieux il se porterait. Surtout qu'elle mentionna le bad trip que Thomas avait fait. Des images lui revenait en mémoire. Il se souvenait de la drogue, de beaucoup de drogue, de la musique aussi. Il avait eu une musique dans la tête toute la soirée. Et puis Nikkie, sortie de nulle part, son visage mais pas ce qu'elle disait, c'est ça qui lui revenait en tête. Mais il n'en avait pas de souvenir précis. Nikkie, elle, n'avait pas oublié. Précisément une chose : C'est vrai que tu me trouves jolie ? Thomas tourna directement la tête vers elle, la regarda un moment. Il n'était pas du genre à rougir, vraiment pas, mais là franchement il se sentait fébrile. Il secoua discrètement la tête pour remettre ses idées en place et repris son observation approfondie du plafond. Tu m'étonnes que t'ai voulu m'envoyer en désintox si je t'ai dit des conneries pareilles. Tenta-t-il de plaisanter. Je dis bien "tenta" parce qu'il était tellement mal à l'aise que le ton n'y était pas. Du coup ça avait l'air sincère. Surtout que ce genre de pic était totalement habituel pour lui, à fortiori envers Nikkie. Parce que même s'il l'avait toujours trouvé jolie, évidemment il ne lui avait jamais dit. Au contraire la critiquer était son passe-temps favori, et quand on s'en prend au physique, ça fait toujours plus mal. Il passait sa vie à se moquer de son corps d'anorexique, ses formes de gamine, sa tignasse mal-coiffée... Cependant oui, elle était jolie, bonne.. peut-être même belle. Il lui lança un regard furtif. Ok, elle était carrément belle. Belle mais triste, parce que comme je vous le disais, la plaisanterie et Thomas ça n'allait pas ensemble. J'déconnais. Tu le sais que t'es... pas mal. J'sais pas regarde toi dans une glace.. Il écrasa sa cigarette dans un verre vide qui trainait. Coudes contre ses cuisses il enfuit sa tête dans ses paumes et finit par se lever. Il retira enfin sa veste qu'il balança quelque part dans le salon et se mit debout devant Nikkie. T'as l'air crevé tu... enfin passe-moi de quoi m'installer sur le canap' et tu pourras retourner dormir. Oui parce que s'il avait déjà expérimenté le fait de dormir avec elle ce n'était certainement pas ce soir qu'il recommencerait. Canapé, c'est un ordre. Et là il se dirigea vers la salle de bain. Là il retira son haut, comme pour mieux respirer et le laissa par terre. Il s'appuya contre le lavabo et se regarda dans la glace. Si on lui avait dit qu'il passerait de son plein gré la nuit chez Nikkie Lewis un jour. Il retira son pantalon également et, regarda autour de lui. Il fouilla dans le tas de fringue qui trainait dans cette petite salle de bain et trouva rapidement son bonheur. Je ne parle pas des affaires de Nikkie mais plutôt celles de Cole qui gisait toujours à un endroit ou un autre de l'appartement de la blonde. Un jogging était là d'ailleurs. Thomas regarda le jogging un moment. Comme si c'était la signature, l'ombre de son frère qui planait au-dessus de l'appartement, au-dessus de Nikkie tout simplement. Sa gorge se noua mais il enfila quand même le vêtement. Il ne trouva pas de haut confortable à emprunter, tant pis. Il sortit donc de la salle de bain et marcha jusqu'à la chambre de Nikkie dans laquelle elle était, peut-être déjà pour apporter un oreiller ou quoi que ce soit. Il s'appuya contre l'encadrement de la porte, attendant que Nikkie ait trouvé. D'accord, regardant Nikkie serait plus exactement.
Nikkie Lewis
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Sujet: Re: j'additionne les addictions / nikkie Jeu 26 Sep - 14:12
Nikkie était un peu déboussolée à vrai dire. Il était tard, elle était fatiguée, elle ne comprenait pas trop ce que Thomas faisait chez ELLE et elle n'avait franchement pas la patience de supporter ces sauts d'humeurs. Au fond, elle savait qu'elle devait faire un effort, parce qu'il était au plus mal, qu'il était sur le nerf et qu'il essayait de lutter contre ses envies qui le dévoraient et c'est pour ça qu'elle se calma rapidement et s'excusa même de ne pas être assez compréhensive. Mais là, franchement, c'était difficile. Tout s'emmêlait dans sa tête, elle avait dû mal à réfléchir et à y voir clair. Alors elle se débrouillait comme elle pouvait, essayait de ne pas s'impatienter. Elle essayait aussi de ne pas penser au fait qu'elle le trouvait particulièrement touchant et beau ce soir. Parce que c'était mal, presque pas normal même. Même si Nikkie n'était pas du genre fille haineuse qui vous déteste à vie, là, c'était limite glauque en fait. Sauf que voilà, ça refusait de sortir de sa tête et elle devait se démerder avec ça. Génial. Mais le truc avec Nikkie, c'est qu'elle détestait ce sentir mal-aimée ou rejetée, vous me direz, personne ne pouvait franchement apprécier ça. Mais elle, elle était du genre à vouloir être rassurée en permanence, qui à vous enfermer et vous torturer jusqu'à ce que vous avouiez l'apprécier. C'est pour ça qu'elle exigea de Thomas qu'il lui affirme qu'il ne redirait plus jamais qu'il n'en avait rien à foutre d'elle, du moins, pas tant qu'il ne le penserait pas vraiment. Et si Thomas n'était pas trop enclin à dire quoi que ce soit, il finit par céder sous le regard insistant de la petite blonde. Ok, j'le dirais plus. Un léger sourire se glissa sur les lèvres de Nikkie, satisfaite. Apaisée, elle passa à autre chose, le laissant un peu respirer. Mais ça ne dura pas longtemps. Ça faisait des semaines déjà qu'une question lui trottait dans la tête sans qu'elle n'ait eu l'occasion ou le courage de la poser. Mais ce soir, ça lui semblait enfin être le moment propice, même si Thomas ne serait certainement pas de cet avis. Et sans prévenir, elle posa sa question, lui remémorant au passage les délicats souvenirs de son bad-trip. Il tourna aussitôt la tête vers elle, mais demeura silencieux, visiblement un peu ébranlé par cette question pour le moins inattendue. Il détourna rapidement son regard pour le reposer sur le plafond et répondit : Tu m'étonnes que t'ai voulu m'envoyer en désintox si je t'ai dit des conneries pareilles. Et ça non plus, elle ne l'avait pas vu venir. Ne réalisant pas un seul instant qu'il s'agissait d'une plaisanterie, Nikkie se braqua aussitôt, blessée. Elle détourna le regard, essayant de camoufler comme elle pouvait sa déception. Elle ne dit rien et d'un seul coup, ne pu s'empêcher de se trouver laide. Ouais, laide. Elle qui était du genre moulin à parole ne trouva ici rien à redire. Et il ne fallut pas longtemps au jeune homme pour comprendre qu'ils n'étaient pas sur la même longueur d'onde et il rectifia alors ses propos. J'déconnais. Tu le sais que t'es... pas mal. J'sais pas regarde toi dans une glace. Mais Nikkie n'y croyait plus. Déjà, "pas mal", c'était nul à chier comme compliment. Et en plus, elle était persuadée qu'il avait dit ça uniquement pour essayer de ne pas la vexer. Elle resta donc dans la même position et se contenta de répondre d'une voix assez froide : C'est subjectif la beauté. Ben oui, elle pouvait très bien se trouver canon, ça n'empêcherait pas d'autres personnes de la trouver banale, voir moche même. Les goûts et les couleurs ça ne se discutaient pas, voilà tout. Et pour elle, de toute évidence, elle n'était pas au goût de Thomas. Une vérité bien plus difficile à accepter que prévu. Elle n'était pourtant d'ordinaire pas très portée sur le physique, tant qu'elle plaisait à Cole, le reste, elle s'en foutait. Mais là, non, ça ne passait pas. Après ça, elle ne dit plus rien. Thomas finit par se lever et reprendre la parole. T'as l'air crevé tu... enfin passe-moi de quoi m'installer sur le canap' et tu pourras retourner dormir. Elle hocha la tête et se leva. Thomas lui prit la direction de la salle-de-bain et Nikkie s'occupa de vider le cendrier et de le rincer, ne supportant pas vraiment l'odeur de la cigarette froide. Après quoi, elle regagna sa chambre, à la recherche des couvertures pour le canapé. Mais elle n'y mettait pas vraiment d'énergie à vrai dire et trainait des pieds, la tête pleine de pensées contradictoires. Alors qu'elle attrapait un oreiller dans son placard, elle entendit Thomas revenir. Elle pivota pour lui lancer un regard et... manqua de s'étrangler. Putain, le con portait un jogging de Cole et était torse-nu. Nikkie détourna aussi le regard gênée et hautement perturbée par cette vision. Il pesta intérieurement contre elle-même, pas fière d'elle de trouver Thomas aussi canon avec ses tatouages. Mais alors qu'elle tentait de se raisonner, elle se mit à parler sans vraiment contrôler ce qu'elle disait. J'avais oublié mais le clic-clac est cassé, des potes ont cassé des lattes la dernière fois, y a un gros trou au milieu, ça risque de l'abimer encore plus si quelqu'un dort dedans. Et vous voulez savoir le pire ? Et bah ce n'était absolument pas vrai. Voilà, maintenant elle s'engueulait carrément d'avoir osé mentir, surtout qu'elle savait très bien ce que ça allait engendrer comme conséquence. Elle déglutit et s'approcha de son lit pour y déposer l'oreiller qu'elle tenait fermement. Le lit est assez grand pour deux de toute façon, on va se débrouiller. Et merde, merde, merde ! Elle prenait soin de lui tourner le dos désormais, ne voulant pas qu'il voit qu'elle était mal à l'aise. Elle retourna ensuite dans le couloir, le frôlant au passage, éteignit la lumière et l'invita à rentrer dans sa chambre pour qu'elle puisse refermer la porte. Mais visiblement, Thomas n'était pas plus détendu qu'elle à l'idée de passer la nuit dans le même lit que la copine de son frère. Nikkie tentait malgré tout d'agir comme si de rien était et machinalement, elle retourna jusqu'au lit et se glissa sous les draps. Thomas finit par faire de même et tous les deux étaient à un des bords du lit, mettant un maximum de distance entre eux. Elle éteignit sa lampe de chevet et souffla un bref : Bonne nuit. Les minutes s'écoulèrent mais Nikkie gardait les yeux grands ouverts, tout simplement incapable de trouver le sommeil à cause de la proximité de Thomas. Et puis en ce moment, elle était un peu déprimée et ayant toujours été du genre tactile, elle aimait bien qu'on la réconforte. Sauf que demander à Thomas de la réconforter, c'était comme de demander au président de la république d'être honnête. Sauf que voilà, quand Nikkie voulait quelque chose, elle l'obtenait. Elle se mit donc à respirer plus fort et plus lentement, faisant alors mine d'être endormie, ne sachant pas si c'était le cas de Thomas aussi ou pas. Puis elle se mit à bouger un peu dans le lit et roula, l'air de rien, jusqu'à se retrouvée blottie contre Thomas et elle posa sa main sur son torse, continuant à feindre de dormir. Elle aurait voulu pouvoir s'approcher encore plus, poser sa tête sur ton torse aussi et qu'il la serre un peu, mais s'il ne dormait pas, elle craignait de se faire jeter et ça, c'était l'humiliation totale. Alors ne bougea plus pour le moment, les yeux clos. Mais elle se sentait étrange. A la fois apaisée par cette présence et nerveuse d'être aussi proche de lui. Le toucher de la sorte la rendait fébrile et un nœud se formait dans le bas de son ventre, alors qu'une sensation de fourmillement grandissait doucement. Son palpitant se mit aussi à battre plus vite et elle se mit tout à coup à craindre qu'il ne le sente, trahissant alors le fait qu'elle ne dormait absolument pas.
Sujet: Re: j'additionne les addictions / nikkie Jeu 26 Sep - 22:32
La beauté est-elle subjective ? On dirait le sujet d'une putain de dissert' de philo. Foutus philosophes avec leurs idées farfelues ! Mais si Thomas avait disserté sur ce sujet, il dirait seulement qu'il était d'accord avec ça. Lui par exemple, trouvait la si parfaite et adulée Julia Roberts complètement moche (non mais vous avez vu sa bouche ?) et à chaque fois qu'il avouait ce secret les mecs se regardaient, choqués à mort, avant de dire que Thomas avait un sérieux problème. Alors oui, c'est subjectif. Mais peut-on y faire quelques exceptions ? Parce que Nikkie, elle était canon, elle était.. Elle quoi. Même quand il la détestait il la trouvait jolie, bonne, orgasmique, bandante, pétillante, swag et tout ce que vous voulez. Elle avait petit truc qui faisait que... Si vous voulez mon avis, bien que mon avis ne soit pas d'une importance capitale, Thomas était subjectif. Il la regardait avec les yeux du cœur. Les plus sincères, ça je veux bien vous croire, mais des yeux absolument pas objectif. Il la regardait comme on regarde une fille qu'on connait depuis quatorze ans. Il ne voyait pas son physique, il ne voyait qu'elle. Cette fille candide, un peu branque, un peu hystérique et aujourd'hui on pouvait dire qu'il la voyait comme cette nana qui n'arrêtait pas d'être là pour lui. Celle qui était là, toujours, depuis quatorze ans et cela malgré le nombre de fois incalculable où il avait juste voulu la tondre à la Britney Spears. Mais comment expliquer cela ? Il ne pouvait pas. Alors il ne releva pas, quitte à la laisser penser des choses désagréables. D'ailleurs, mieux valait écourter cette entrevue. Il ne tarda pas à lui demander de quoi pieuter sur le canapé. Un peu ailleurs, Nikkie acquiesça et reprit du mouvement tandis que Thomas alla se changer. Quand il alla voir son hôte dans la chambre pour voir où elle en était, la blonde dévisagea Tom. Machinalement il baissa les yeux pour se regarder comme s'il avait une tâche quelque part. Le jogging, sûrement le jogging. Et pourtant Thomas mettait les fringues de son frère et inversement depuis vingt-six ans. Mais là, c'était bizarre, embarrassant même je vous l'accorde. Ne se doutait pas une seconde que son corps à moitié dénudé pouvait aussi être un facteur du trouble ambiant il ne demanda pas si dans la chambre se trouvait par hasard un haut à Cole. Nikkie, un peu perdue se retourna et fit donc dos à Baker avant de dire d'une voix pas très à l'aise : J'avais oublié mais le clic-clac est cassé, des potes ont cassé des lattes la dernière fois, y a un gros trou au milieu, ça risque de l’abîmer encore plus si quelqu'un dort dedans. Thomas serra les dents et regarda vers le ciel. Il ne croyait pas en Dieu ou du moins, pas vraiment, bien qu'il avait été élevé par des croyants purs et durs mais là, ce soir, il se mit à douter davantage. Non mais qu'est-ce que c'était que ce coup du sort ? Le lit est assez grand pour deux de toute façon, on va se débrouiller. Thomas ne put retenir un rire cynique. Ah ça non, le lit n'était pas assez grand. La pièce, l'appartement, l'Etat n'était pas assez grand pour tous les deux. Parce qu'à l'heure actuelle Thomas avait presque autant envie de prendre le prochain sous-marin pour le fin fond de l'Antarctique que de sauter sur l'occasion, ou sauter Nikkie, à voir. Aaarg ! Cette pensée lui tordit les entrailles la seconde qui suivie. Fait chier bordel ! Honteux, en colère presque contre lui-même d'avoir eu une telle idée, même furtive, dans la tête il déglutit et répondit d'une voix un peu tordue : Ouais, on va faire ça. Et c'est là, pressée, que Nikkie retourna au salon tout en l'eflorant au passage. Pourquoi le contact le fit presque frissonner ? Il ferma les yeux et entra totalement dans la chambre. Nikkie s'enfouit directement sous la couette, Thomas con comme ses pieds se mit à regarder la pièce. Il faut dire qu'il n'avait pas l'occasion tous les jours d'y être. La dernière fois c'était il y a quelque mois. Avant que tout devienne plus compliqué. Il y était avec Cole et Nikkie, assit dans un coin il fumait le pétard tandis que Cole et Nikkie étaient allongés en travers en train de discuter d'un truc dont Thomas ne comprenait strictement rien. Ah, là il pouvait mettre son cerveau sur off et bon sang qu'est-ce qu'il en aurait besoin ce soir ! Mais voyant que de toute façon il ne pouvait pas repousser l'échéance du coucher indéfiniment il finit par se glisser sous les draps à son tour. Bon, vous me direz, il pouvait toujours rentrer chez lui dans son quartier s'il sentait vraiment mal le coup de la nuit ensemble et du clic-clac de pété mais... peut-être qu'en fin de compte il n'en avait pas envie. Peut-être que même si ça le faisait se sentir mal il était exactement là où il avait envie d'être. Peut-être aussi qu'il pensait à des choses dont il ne devrait définitivement pas penser là, maintenant, lorsque la lumière fut éteinte. Mais vous connaissez sans doute le syndrome de la chambre et de la lumière éteinte ? non? Thomas avait lui aussi les yeux grand ouverts, fixant l'obscurité ce qui je vous l'accorde n'était pas la chose la plus pratique à fixer. Et ça dura longtemps. Et quand il s'ennuyait son envie de consommer augmentait en flèche. Il était donc là, droit comme un 'i' en train de réfléchir à une solution soit pour s'assommer le crâne et s'assoupir soit pour s'enfuir loin de cette situation plus que gênante. Et alors qu'il pensait que ça ne pourrait pas être pire, Nikkie qu'il supposait être endormie se mit à gigoter pire qu'un poisson dans des mains glissantes et.. elle se trouva sur lui. Thomas se tendit et pas dans le sens érotique du terme. (quoi que.. haha) il fut simplement encore plus immobile qu'il ne l'était, à la manière d'un vampire de qui on aurait ouvert le cercueil en plein jour. Il respira profondément en essayant de faire passer ça pour naturel alors qu'il tentait simplement de faire se calmer son rythme cardiaque qui s'emballait à tel point qu'il se croyait sérieusement dans les cartoons avec vous savez le cœur qui commence à faire des bonds de dix mètres. Le pire c'est qu'il n'avait envie que d'une chose : qu'elle se blottisse un peu plus contre lui. Il voulait, au moins une fois, l'avoir contre lui, juste à lui, dans un moment perdu dans le temps, paumé au beau milieu d'une nuit qu'on ferait comme si elle n'existait pas le lendemain. Il ferma les yeux. Non, ça ne pouvait pas continuer comme ça. Alors, le plus délicatement possible il s'empara de la main de Nikkie et la déplaça doucement afin de pouvoir se décoller d'elle. Et là, il se glissa hors des draps. Persuadé qu'elle dormait et qu'il avait réussi à sa mission de ne pas la réveillé il quitta la chambre, retourna à la salle de bain pour récupérer ses affaires et sortit de l'appartement le plus vite possible. Ce ne fut qu'une fois dans le couloir qu'il remit un t-shirt, gardant son jean sous le bras et le jogging de son frère sur lui. Il fallait qu'il sorte, qu'il bouge, qu'il s'éloigne d'elle et de sa mauvaise influence. Encore plus mauvaise que la drogue putain !
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