Luca • Let's know me

Luca O'Dean

20 ans ◈ Nouvelle-Orléans ◈ Etudiant en art ◈ Hétéro ◈ Célibataire

Luca est né le 16 Avril 1993 dans un foyer modeste. Il a déjà un grand frère, Thomas, et leurs deux parents les aiment autant l'un que l'autre. Son père est italien d'origine et est venu s'installer en Nouvelle-Orléans, où il a connu sa mère. Ils y sont restés toute leur vie après ça. Luca grandit tout à fait normalement, entouré de sa famille et de ses amis, tout doucement. Il est assez calme pour son âge et très attachant. C'est pour ça qu'il est souvent entouré de pas al de monde, sans pour autant rechercher énormément de compagnie. Tout va bien pour lui jusqu'en octobre 2010. Son grand frère, alors âgé de 20 ans, conduit tranquillement sur sa moto pour rentrer chez lui lorsqu'il se fait percuter par une voiture dans un carrefour. Le conducteur n'a pas fait attention, trop occupé à téléphoner à sa femme pour se préoccuper de la route. Thomas est alors transporté à l'hôpital d'urgence. Il est très mal en point et a peu de chance de survivre. Luca a 17 ans lorsque ça arrive. Il n'a jamais pensé perdre son frère si vite. Il mène une vie normale d'adolescent préoccupé par ses études. Il sort avec quelques filles mais sans jamais tomber profondément amoureux. Il sort avec ses amis, fait du skate, du vélib, participe à des soirées plutôt bien arrosées, fait quelques conneries mais sans plus. Il est plutôt sérieux à cette époque. Mais cet accident change tout. Une semaine après son accident, Thomas meurt. Le médecin répète qu'il n'a pas souffert au moment de mourir, qu'il était endormi tranquillement dans son lit. Mais pour toute la famille, c'est un choc. Quelque chose d'insurmontable. Ce jour-là, Luca s'enfuit de l'hôpital en courant de toutes ses forces, fuyant le plus rapidement possible cet endroit sordide. Il se retrouve dans un parc déserté par les jeunes à cette heure tardive. Il s'écrase sur le sol et pleure toutes les larmes de son corps, à l'abri du regard des autres. Il n'aime pas montrer ce qu'il ressent. Il pleure énormément ce soir-là, plus que jamais, pendant plusieurs heures. Son frère est mort, son frère qu'il aimait tant, son idole, celui qu'il admirait plus que quiconque. Il y avait une complicité particulière entre eux, il était rare qu'ils se disputent vraiment. Ils ne se chamaillaient pas pour un jouet cassé ou un ballon crevé. Il était comme son meilleur ami.
Ses parents l'appellent désespérément sans le trouver jusqu'à arriver dans le parc. Ils le voient dans cet état de faiblesse extrême. Sa mère n'a pas la force d'aller vers lui pour le soutenir, elle est dans le même état que son fils. Elle ne sait pas comment surmonter cette épreuve. Elle n'était pas préparée à ça. Son père vient le soutenir. Luca se raccroche à son père comme à une bouée sans cesser de pleurer. A cet instant, leur famille autrefois si calme, complice et aimante disparaît. Ils ne sont plus que l'ombre d'eux-mêmes. Une semaine après ce soir-là, l'enterrement de Thomas a lieu. Toute la famille est réunie, les grands-parents, les oncles, les tantes, les amis, tout le monde est là pour lui dire adieu. Luca ne pleure pas se jour-là. Il se retient, par fierté. Il a l'esprit ailleurs, éteint. Il ne fait rien d'autre que regarder le cercueil de son frère, sans vraiment le voir. Son regard est perdu dans le vague. Une amie est venue le soutenir mais elle ne peut pas faire grand chose pour lui. L'enterrement est passé très rapidement pour lui, totalement déconnecté de la réalité. C'est le premier traumatisme de sa vie. Sa famille tient encore un an dans un état de décomposition cependant. Mais sa mère n'arrive plus à supporter la vie sans son premier fils. Elle ne parle plus, ne mange plus, comme si elle se laissait mourir. Luca et son père ne peuvent rien faire, trop refermés sur leur propre douleur. Le 15 avril 2011, elle se suicide, ne laissant qu'un petit mot à son mari et son fils. « Je ne peux plus supporter la vie, je rejoins mon ange. » Là encore, Luca s'enfuit. Mais cette fois, il ne pleure pas, il s'arrête sous un tunnel et frappe le mur jusqu'à avoir les phalanges brisées. Il trouve sa mère tellement égoïste qu'il en vient à la détester. Il a laissé son père seul. Il est trop brisé pour rentrer. Il fait une crise d'angoisse, il a peur de sa propre vie, il ne sait pas comment faire pour s'en sortir. Le lendemain, il aura 18 ans. Quel égoïsme de partir comme ça, la veille de son anniversaire. Son téléphone sonne. Une amie l'appelle. Ils devaient se rejoindre ce soir pour sortir un peu. Luca se lève alors, oubliant sa douleur, oubliant tout ce qu'il vient d'arriver. Dans sa tête, il n'a jamais frappé ce mur, sa mère ne s'est pas suicidée. Il oublie et marche jusqu'au point de rendez-vous. Son amie le voit et sourit, jusqu'à ce qu'elle aperçoive ses mains. Elle a peur pour lui. Il ne réagit pas, totalement absent de cette réalité trop dure pour lui. Mais lorsqu'elle lui demande ce qui est arrivé, il s'effondre. Il se souvient de tout d'un seul coup. Il se met à angoisser, profondément, il s'écrase au sol et délire totalement. Cette nuit a été un véritable cauchemar pour lui. Il se réveille à l'hôpital sans trop savoir pourquoi. Il a mal aux deux mains, elle sont recouvertes de bandages. Il a la tête qui tourne, affreusement, comme si elle allait exploser. Son père est à côté de lui, le regard perdu dans le vide. Il ne dit rien. A cet instant, il sait que ce n'était pas qu'un cauchemar, que tout ça était bien réel. Il fait de nouveau une crise et un médecin intervient pour le calmer. A partir de ce jour, plus rien n'est comme avant, il vit comme un fantôme.
A 18 ans, il quitte le lycée pour l'université où il a été reçu par un miracle incroyable. Il a toujours voulu étudier l'art et c'est la voie qu'il choisit. Il sait pertinemment que malgré la souffrance et malgré les événements, il faut qu'il continue. Il s'enferme dans sa bulle d'art. Ceux qu'il rencontre ne se doutent pas de son état. Luca se préserve, il sourit tout le temps, de manière forcée, pour paraître heureux et se protéger un peu. Il ne montre pas ses sentiments. Ses crises continuent de plus belle le soir, quand il est seul dans sa chambre. Il se retrouve avec son père, ce fantôme, qu'il fuit dès qu'il en a l'occasion. Sa vie n'est plus rien, mais il continue d'avancer malgré tout, par force ou par faiblesse, ça il ne sait pas encore. Il devient névrosé, se rapprochant de la folie petit à petit, enchaînant les crises en cachette. Il est au courant de son état mais ne fait pas grand chose pour l'arranger. Au contraire. Il fume et se drogue pour tenir le choc, mais il sait parfaitement qu'au lieu de ça, ça l'enfonce. Mais il s'en moque. Il n'a plus personne à rendre fier. A 20 ans, tout est toujours pareil, il ne change pas ses habitudes. Il espère malgré tout une nouvelle vie, bien que cela risque d'être très compliqué.